Zaheer Hassan M., accusé d'avoir grièvement blessé au hachoir deux personnes devant les locaux de Charlie Hebdo vendredi 25 septembre à Paris, a été mis en examen et écroué pour "tentatives d'assassinats" terroristes ce mardi 29 septembre.
Après quatre jours de garde à vue, le ressortissant pakistanais a été présenté à un juge d'instruction qui, dans la soirée, l'a mis en examen pour "tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs" terroriste criminelle, a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat). Il a été placé en détention provisoire.
Lors d'une conférence de presse ce mardi, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard avait confirmé que l'assaillant, en s'attaquant à deux salariés de l'agence Premières Lignes, visait bien "Charlie Hebdo", dont les locaux étaient situés à cet endroit, rue Nicolas-Appert (XIe arrondissement), lors de l'attentat meurtrier de janvier 2015.
En l'état, les enquêteurs semblent penser qu'il a agi seul. Les dix personnes placées en garde à vue depuis vendredi ont toutes été relâchées.
Son acte était prémédité, selon le parquet. L'assaillant était "en colère" et avait procédé à des repérages les jours précédant l'attaque, avait acheté le matin même le hachoir, un marteau et des bouteilles de white spirit. Son "projet initial était d'entrer dans les locaux du journal, si nécessaire à l'aide du marteau, et de les incendier", selon Jean-François Ricard.
"En arrivant devant la rue, et en apercevant les victimes, il a pensé que ces dernières travaillaient pour (Charlie Hebdo) et a décidé de les attaquer (...) subitement", a-t-il affirmé.
L'employé de Premières Lignes est "toujours hospitalisé dans un état très grave" avec plusieurs fractures du crâne, tandis que sa collègue a eu "plusieurs plaies et fractures au visage".
L'auteur de l'attaque a déclaré aux enquêteurs avoir regardé "ces derniers jours des vidéos en provenance du Pakistan" concernant la republication début septembre par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet qui en avaient fait la cible des jihadistes, a ajouté le magistrat.
Selon le procureur, certains "amis" entendus par les enquêteurs ont confirmé que l'homme "regardait abondamment ces derniers temps des vidéos de Khadim Hussain Rizvi, le fondateur et dirigeant du parti Tehreek-e-Labbaik Pakistan, dit TLP", un mouvement extrémiste pakistanais. Ce dernier avait participé début septembre à des manifestations réunissant des milliers de personnes au Pakistan contre Charlie Hebdo et la France après la republication des caricatures.
L'assaillant présumé, qui déclarait initialement s'appeler Hassan Ali et être âgé de 18 ans, a été confronté à une photo d'un passeport pakistanais retrouvée dans son téléphone et a finalement déclaré s'appeler Zaheer Hassan M. et avoir 25 ans. Ce nom était aussi celui sous lequel il avait enregistré et diffusé une vidéo peu avant son acte, dans laquelle il annonçait qu'il entendait se "révolter" contre les caricatures.
Sa seconde identité n'a pas encore été définitivement authentifiée auprès des autorités pakistanaises.
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