Sur le moment, personne ne l'a cru. Arrêté peu après l'attaque de vendredi 25 septembre, Youssef, un jeune algérien d'une trentaine d'années, a été arrêté par la police et emmené en garde à vue alors qu'il avait tenté d'arrêter l'auteur de l'attentat.
"Je voulais être un héros et je me suis retrouvé derrière les barreaux", a témoigné Youssef au journal Le Monde, qui l'a rencontré samedi. Ce jeune ouvrier travaillait juste à côté de la rue Nicolas Appert où ont été attaqués deux salariés de l'agence de production Premières Lignes au moment de l'attaque.
Il raconte : "J’étais en train d’entrer dans ma voiture, quand j’ai entendu les cris d’une femme. Je regarde dans mon rétroviseur pour voir ce qui se passe, puis je sors de ma voiture et j’entends cette fois un homme qui crie : 'Non, non, non !' À ce moment-là, je vois un mec suspect qui court en direction du métro Richard-Lenoir, je suis parti directement pour le suivre". Youssef tente même d'arrêter l'auteur des coups de couteau sur le quai de la ligne 5. Mais ce dernier exhibe une lame de cutter, qui le dissuade d'intervenir.
De retour à l'extérieur de la station de métro Richard Lenoir, Youssef empêche un autre homme armé d'une barre de fer de se lancer dans la course poursuite. Mais malgré ses gestes héroïques, des policiers l’interpellent. "Ils m’ont mis des menottes. J’en entends un qui dit en chuchotant : 'On l’a chopé.' Je lui réponds : 'Vous m’avez pas du tout chopé, c’est moi qui suis venu pour témoigner !'", décrit-il un jour après l'attaque.
Menotté, masqué et yeux bandés, Youssef est emmené les locaux de la police judiciaire, dans le XVIIe arrondissement de Paris. Il passera dix heures en garde à vue, avant que les policiers ne comprennent qu'il n'a rien à voir avec le principal suspect. Il est finalement libéré aux alentours de minuit.
Rien ne justifie que Youssef sois entendu sous ce régime
Me Lucie Simon, avocate de Youssef
Un jour plus tard, Me Lucie Simon, son avocate, regrette le traitement apporté à son client : "Rien ne justifie que Youssef soit entendu sous ce régime, il aurait parfaitement pu être entendu librement, comme simple témoin", explique-t-elle au Monde. Entre temps, le premier suspect, un Pakistanais de 18 ans, a finalement reconnu les faits et assume avoir voulu s'en prendre à Charlie Hebdo. Quant aux deux salariés blessés de Premières Lignes, ils ont été hospitalisés et sont aujourd'hui saufs, bien que profondément choqués.
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