Affaire Sophie Toscan du Plantier : qui était cette productrice, sauvagement tuée en 1996 ?

Le 23 décembre 1996, Sophie Toscan du Plantier, une productrice parisienne de 38 ans, et femme du producteur de cinéma Daniel Toscan du Plantier, est retrouvée sauvagement assassinée près de Schull, un village au sud de l'Irlande. 

Son corps a été découvert par une voisine, le long d'un chemin, à proximité de la demeure que la victime possède, en plein milieu d'un amas de ronces. En tenue de nuit, le visage tuméfié… La productrice a été battue à mort. C'est le premier crime que la région connaît depuis 60 ans.

La nouvelle choque et les questions tourbillonnent dans les esprits des proches de la victime. "On s'interroge sur qui a pu faire une chose pareille. Donc effectivement, il y a toujours une piste, quelqu'un qui pourrait être un rôdeur, qui passerait par là et que les choses auraient mal tourné à ce moment-là. Mais l'endroit est tellement isolé, tellement perdu. Vous êtes à dix minutes de la première route nationale, c'est une impasse", précise Frédéric Gazeau, qui se bat pour rétablir la vérité sur le meurtre de sa cousine dans Les Voix du crime.

Dans l'enquête, les soupçons se posent sur un journaliste : Ian Bailey. Le jour de l'annonce de la mort de la victime, il est l'un des premiers sur les lieux du crime. L'homme devient même le spécialiste local de l'affaire et possède des détails que personne ne connaît. Les indices s'accumulent peu à peu. Plus troublant encore, le journaliste montre des écorchures et des plaies aux bras, semblables à celles de la victime.

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Un témoignage confirme cette piste : une femme confie avoir vu la productrice faire ses courses peu de temps avant sa mort, elle était suivie. Le portrait de l'homme que décrit la témoin correspond au profil du suspect. Les éléments à l'encontre du journaliste se succèdent.

"On peut toujours se perdre en conjectures, penser qu'il aurait fait ça pour la célébrité. Peut-être qu'il était attiré par Sophie, qu'il a pensé qu'il aurait une chance, qu'il s'est rendu chez elle en pleine nuit en espérant arriver à ses fins. Elle se serait débattue et les choses auraient dégénéré. Il y a plein d'hypothèses", ajoute François Gazeau. 

En juin 2019, la cour d'assises de Paris, estimant les preuves à l'encontre de l'accusé suffisantes, condamne Ian Baley à 25 ans de réclusion criminelle. Une décision qui bloque : la justice irlandaise, elle, refuse de l'extrader, faute de preuves. En Irlande, Ian Bailey reste libre. Peut-être plus pour si longtemps : en 2022, celle-ci a décidé de rouvrir le dossier. Nouvelle équipe de policiers, nouvelle perspectives d'enquêtes. Ian Bailey va-t-il cette fois être inquiété ?