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Nicolas Sarkozy le 15 juin 2021 au Tribunal de Grande Instance de Paris pour son procès dans l'affaire Bygmalion.
Crédit : Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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Le 14 mai 2014, l’affaire Bygmalion est révélée par le journal Libération et l’on apprend la folle dérive de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy. L'article, intitulé Les folles factures de l’UMP, .révèle que le parti aurait payé près de 20 millions d’euros, entre janvier et juin 2012, à une société de communication appelée Bygmalion, dirigée par des proches de Jean-François Copé. Problème : ces prestations ne seraient pas toujours évidentes à prouver. Problème encore : on retrouve le nom de certaines personnalités politiques, comme Pierre Lellouche, par exemple, député UMP de Paris, sur les fameuses factures en question.
Pour animer une convention de l’UMP sur la politique de crédit, Pierre Lellouche aurait touché 300.000 euros. Sauf qu'il ne se souvient pas du tout d’avoir animé cette convention, et à raison, car il n’y a pas participé. De jour en jour et de révélations en révélations, Bygmalion va devenir le symbole, un de plus s’il en fallait, de tous ce que les Français ne voulaient plus voir en politique : malhonnêteté, dérive, excès.
Bientôt, les noms de "Bygmalion", "Jérome Lavrilleux", "Bastien Millot", les termes "compte de campagne", "fausse facture", "financement illégal" feront la une de l’actualité pendant quelque temps.
Trois juges parisiens ont dirigé les investigations sur l’affaire Bygmalion : Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke. Ils ont appelé 14 personnes au tribunal. "Le procès c'était assez comment dire... J'ai parlé d'un bal des faux-culs, c'était la meilleure des expressions. C'est-à-dire que c'était vraiment une caricature : personne n'avait rien vu, personne n'avait rien su. Et comme certains étaient mal à l'aise, car au bout d'un moment quand on est confronté à des preuves assez évidentes, on finit par ne plus savoir comment on s'appelle, c'était vraiment un sketch", se rappelle Violette Lazard, journaliste au Nouvel Obs. C'est elle qui a révélé l'affaire Bygmalion.
"Il y a eu des moments assez pathétiques en fait", renchérit l'autrice de Bigmagouilles et co-autrice avec Marion Galland de Vendetta, au micro de Jour J. "Après, il y a eu des moments assez intéressants sur la machine politique qui peut tout emmener" précise-t-elle. "On voit bien que les personnes qui sont là [au procès, ndlr] ont une part de responsabilité, mais ce ne sont pas les responsables", analyse Violette Lazard.
Le procès a duré 5 semaines, "on se rend comte qu'il y a ces 20 millions euros de dépassement, ils sont avérés, on a les factures. Quand on les montre, personne ne dit qu'elles sont fausses donc on comprend qu'il y a 40 millions d'euros qui ont été dépensés pour les meetings de Sarkozy, c'est avéré", explique l'autrice de Bigmagouilles
"À la fin des interrogatoires Nicolas Sarkozy est interrogé (...) mais il estimait qu'il n'avait rien à voir avec les autres personnes qui étaient sur le banc des prévenus et que donc il ne viendrait que le jour de sa convocation (...) il vient et il explique qu'au grand jamais ses meetings n'ont coûté 40 millions d'euros. Et donc, il semble en tout cas pour les gens qui suivent le procès depuis le début, complètement hors sujet", raconte aussi Violette Lazard.
Quand il passe à la barre, "c'était presque théâtral (...) se comportant un peu comme s'il était en meeting et qu'il devait convaincre un auditoire sauf qu'en fait, les semaines qui avaient précédé, on a parlé des factures, on a parlé des virgules [des factures, ndlr], et donc du coup, c'est tombé complètement à plat", conclut-elle.
Nicolas Sarkozy a été condamné à 1 an de prison ferme en 2021, pour "financement illégal de campagne". Il a fait appel. "Un nouveau procès est prévu, mais la date n'a pas été encore audiencée (...) J'irai", reconnaît Violette Lazard.
"Les condamnations ont été assez lourdes pour une audience correctionnelle sur des délits financiers (...) les dirigeants de Bygmalion ont pris des peines généralement de 3 ans avec du sursis, au sein de l'UMP, la comptable Fabienne Liadzé a pris 3 ans de prison avec 18 mois de sursis, Éric Césari, directeur général de l'UMP pareil, 3 ans de prison et 18 mois de sursis", relate Violette Lazard.
Tous les jours dans Jour J, de 20h à 21h sur RTL, Flavie Flament vous fait découvrir les grands moments d’actualité qui ont marqué la mémoire collective.
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