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Syrie : quelles sont les différences entre chiites, sunnites alaouites ?
La Syrie, secouée par la chute du régime de Bachar al-Assad, est peuplée par des communautés chiites, sunnites et alaouites, qui pratiquent différemment l'Islam.
Depuis la chute de Bachar al-Assad, les différentes communautés qui composent la population syrienne sont mentionnées, et leur nombre prête parfois à la confusion. Chiites, sunnites, alaouites... À quoi correspondent ces dénominations, et pourquoi ont-elles des différences fondamentales ?
L’Islam est un arbre avec deux branches principales, le sunnisme et le chiisme, puis des sous-branches, comme le salafisme ou la religion de Bachar al-Assad, l’alaouisme. Les sunnites sont majoritaires et représentent 85% des deux milliards de musulmans dans le monde. Les chiites, eux, se concentrent surtout en Iran et en Irak.
Cette séparation est survenue après de la mort du prophète Mahomet, en 632 après Jésus-Christ, lorsque la question de sa succession s'est posée. Ceux qui sont devenus sunnites ont choisi de suivre Abou Bakr, le compagnon de Mahomet depuis toujours, au nom des traditions tribales. "Sunna" signifie "tradition" en arabe et fait référence à l’autre livre essentiel de l’Islam avec le Coran, qui recense l’ensemble des paroles, des actions et des jugements de Mahomet.
Ceux qui sont devenus "chiites", qui signifie "partisans", ont pris parti pour Ali, gendre et cousin du prophète, au nom des liens du sang. Si ces deux mouvements ont le Coran comme livre saint et une pratique proche de l’Islam, le rôle et la place de l’imam sont différents.
Pour les chiites, l’imam est un descendant de la famille de Mahomet et il tire directement son autorité de Dieu. Alors que pour les sunnites, c’est un guide choisi par les hommes qui fait le lien entre Allah et le croyant pour la prière. Pour eux, seul le Coran est divin, et cela a des conséquences sur l’organisation de leur société islamique respective.
Deux à trois millions d'alaouites dans le monde
Chez les chiites, le clergé a une structure très hiérarchisée. L’imam est sacré et les pouvoirs sont séparés, comme en Iran où les ayatollahs sont indépendants du pouvoir exécutif. Chez les sunnites, on accepte qu’une seule et même personne incarne l’autorité religieuse et politique. C’est le cas, par exemple, du roi du Maroc.
Les alaouites représentent une branche dissidente des chiites, soit deux à trois millions de personnes dans le monde et essentiellement en Syrie. Ils ne croient pas à un Dieu unique avec un prophète Mahomet mais à une Sainte Trinité, tout comme le Père, le Fils et le Saint-Esprit des chrétiens qui les ont aussi influencés.
Chez les alaouites, Ali est considéré comme le Dieu et celui qui a créé Mahomet, qui lui-même a créé le troisième membre de cette trinité, Salman le Perse. Les alaouites se différencient aussi des chiites et des sunnites par une pratique moins rigoriste de l’Islam. Ils n'ont pas de restriction alimentaire, peuvent boire de l’alcool et les femmes ne sont pas tenues de porter le voile.
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