Procès Samuel Paty : le témoignage controversé du père de l'élève qui avait menti sur les caricatures de Mahomet

Le procès de l'assassinat de Samuel Paty se poursuit. Ce mercredi, un jeune, suspecté d'avoir incité le terroriste à passer à l'acte, a également témoigné à la barre.

Le père de l'élève qui a menti pris la parole pour la première au procès Samuel Paty.

Crédit : Benoit PEYRUCQ / AFP

SAMUEL PATY - Le témoignage controversé du père de l'élève qui avait menti sur les caricatures de Mahomet

00:01:52

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Le troisième jour du procès de l'assassinat de Samuel Paty s'est tenu ce mercredi 6 novembre. Le père de l'élève qui avait menti a pris la parole pour la première fois à l'audience. Il avait relayé les mensonges de sa fille sur les réseaux sociaux. Celle-ci disait avoir assisté au cours durant lequel le professeur avait montré des caricatures de Mahomet alors qu'elle était absente. Brahim Chinina conteste avoir participé à l'engrenage qui a mené à l'assassinat de Samuel Paty. Et pourtant, il a quand même présenté ses excuses.

D'emblée, il déclare : "Je ne reconnais pas les faits qu'on me reproche, pas du tout". Brahim Chnina, amaigri et grisonnant, apparaît très marqué par ses quatre années de détention. Interrogé sur son parcours, il se présente comme un papa poule toujours prêt à aider. Il assure que personne n'est radicalisé dans sa famille. Sa sœur a certes rejoint la Syrie en 2014, mais il a tout fait pour la ramener et a averti la police.

Brahim Chnina va même jusqu'à se présenter comme une victime du terrorisme, ce qui ne passe pas du côté des partis civils. "Je me suis mal exprimé", reprend le père de famille. "Je n'ai jamais voulu faire de mal à M. Paty. Ce pauvre professeur n'aurait jamais dû mourir dans ces conditions-là". Alors que Brahim Chnina présente ses excuses à la famille Paty, l'une des avocates rétorque. "Elle n'en a que faire de vos excuses. Ce qu'elle veut, c'est des explications".

Le témoignage poignant d'un jeune

Un autre instant très fort a marqué l'audience, lors de l'audition d'un jeune Tchétchène. Il avait tout juste 18 ans quand il a échangé avec le terroriste sur un groupe Snapchat avant l'attentat. Il est jugé pour l'avoir incité à passer à l'acte. C'est le seul jusqu'à présent à reconnaître sa part de responsabilité. "J'en ai honte", dit-il.

Maître Leroy, l'une des avocates des parties civiles, lui fait remarquer combien il est important pour la famille Paty d'entendre cette reconnaissance. Gaëlle Paty, l'une des sœurs du professeur, a même versé une larme. À ces mots, le jeune homme éclate en sanglots et murmure ressentir beaucoup de culpabilité. Il devra s'expliquer plus précisément sur son rôle dans l'assassinat du professeur dans les prochaines semaines.

La rédaction vous recommande