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De la fumée s'échappe d'une maison à Baalbek, dans l'est du Liban, après l'explosion d'un appareil radio.
Crédit : AFP
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Trente-sept morts et près de 3.000 blessés. C'est le bilan des vagues d'explosions qui ont frappé les bipers et les talkies-walkies du Hezbollah, au Liban, cette semaine. Dov Alfon, directeur de la rédaction du journal Libération, pense à une première opération conjointe entre le Mossad et la célèbre unité israélienne 8.200, spécialisée dans le cyber, au vu de "la complexité de l'opération et [des] différents éléments nécessaires".
Celui qui a effectué son service militaire en Israël au sein des services de renseignements et, notamment, de cette même unité, estime que cette opération est une réussite tactique et collective des services israéliens, même si "ces deux organisations se détestent".
Alors que l'unité 8.200 est une unité militaire, qui "appartient au service de renseignement militaire" et "plutôt classée à gauche", le Mossad est un service civil de fonctionnaires qui répond directement au Premier ministre, Benjamin Netanyahu. "Généralement, ils se méfient l'un de l'autre", précise Dov Alfon.
Mais depuis les attentats du Hamas du 7 octobre 2023, la donne a changé. "C'est évidemment l'unité 8.200 qui a pu capter les ordres de Nasrallah d'abandonner les fameux smartphones du Hezbollah pour passer à des bipers. Et c'est même l'unité 8.200 qui a pu copier le message et l'envoyer aux milliers de guerriers du Hezbollah qui a déclenché cette attaque simultanée", poursuit Dov Alfon. En revanche, selon lui, c'est le Mossad qui a pu changer, dans un port, ces milliers de bipers par des bipers piégés "et vraisemblablement construits par Israël".
Si une première théorie expliquait que les 4.000 bipers pourraient avoir été piégés avant ou pendant la livraison, elle n'est pas réaliste, poursuit Dov Alfon, qui ne "croit[t] pas que des agents aient pu s'introduire dans un entrepôt et commencer à dévisser des milliers de bipers pour mettre dedans quinze grammes d'explosif chacun". Lui penche plutôt pour un simple échange. "Ça ne prendrait que dix minutes de changer quarante cartons avec quarante cartons différents", explique-t-il.
L'objectif premier de cette opération était de déstabiliser le Hezbollah, croit savoir Dov Alfon. "Vous êtes un soldat secret dans une organisation qui est une milice. [...] Votre seul lien avec le centre de l'organisation, avec vos chefs, c'est le biper, qui est en plus un appareil extrêmement intime. C'est petit, vous l'avez tout le temps en poche ou sur votre ceinture. Et soudain, le seul lien que vous avez vous explose à la figure", analyse le directeur de la rédaction de "Libé". Puis, le lendemain, ce sont les talkies-walkies récupérés d'urgence qui explosent. "C'est profondément déstabilisant pour l'organisation", poursuit-il.
Toujours selon lui, le second objectif est de montrer aux habitants du nord d'Israël, qui sont bombardés par le Hezbollah, que le gouvernement ne les abandonne pas et essaye d'endiguer les attaques qu'ils subissent. "À part ça, je ne vois pas de but stratégique militaire qu'on pourrait apercevoir", conclut Dov Alfon.
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