INVITÉ RTL - Liban : comment les bipeurs du Hezbollah ont-ils pu exploser à distance ?

Des bipeurs explosifs. C'est la toute dernière opération menée contre le Hezbollah pro-iranien. Le mouvement islamiste libanais a affirmé ce mardi 17 septembre qu'Israël était "entièrement responsable" de cette opération qui a fait neuf morts et près de 2.800 blessés, selon le ministère de la Santé libanais.  

"Il faut une sacrée maîtrise informatique. Car ces bipeurs ont été piratés", assure sur RTL Guillaume Ancel. L'ex-officier de l'armée française évoque une "attaque coordonnée". "Les explosions ont eu lieu en même temps" avec pour cible "des membres ou des proches du Hezbollah".

Pour lui, "il est absolument sûr que ce soit Israël. Personne d'autre n'a intérêt à faire ça. Vu la cible, la simultanéité des explosions et le contexte politique, c'est Israël". Et d'ajouter : "Israël ne revendique pas cette attaque. Ils ne disent rien, ce qui est typique de leurs exécutions ou de leurs attaques coordonnées."

"Les Israéliens ont trouvé un système pour hacker"

Sur la méthode, "il aurait été incroyable que les Israéliens réussissent à introduire une petite charge explosive dans chacun de ces bipeurs. Cela aurait nécessité de maîtriser un outil industriel et être sûr que le Hezbollah, qui est totalement paranoïaque, n'ait pas vérifié au moins un de ces bipeurs pour savoir s'il n'était pas piégé", explique Guillaume Ancel. 

"Je pense qu'il n'y avait pas de dose d'explosif. Je pense que les Israéliens ont trouvé un système pour hacker et rentrer dans le dispositif électronique pour l'affoler et affoler la batterie. Les batteries sont dangereuses, mais normalement, elles sont entourées de système de sécurité" pour les "empêcher de chauffer", poursuit-il. Or, ici, "il a fallu trouver un système pour shunter toutes les sécurités et surexciter la batterie jusqu'à son explosion". 

Le Hezbollah, selon l'ex-officier, "n'avait jamais imaginé qu'un bipeur puisse devenir une arme". Ce système de radiomessagerie qui était, à la base, "une manière d'empêcher les Israéliens de rentrer sur leur système de communication".