Alors que plusieurs pays d'Europe, submergés au printemps par la maladie, profitent d'un répit de l'épidémie et allègent progressivement leurs mesures de précautions, certains au contraire font machine arrière, souvent partiellement, après des reflux locaux de Covid-19.
Mardi 23 juin, pour la première fois, l'Allemagne a ainsi décidé de reconfinements locaux liés au nouveau coronavirus, après l'apparition d'un foyer de contamination dans un important abattoir, où plus de 1.500 cas d'infections ont été détectés.
Quelque 360.000 personnes vivant dans le canton de Gütersloh, et 280.000 dans celui voisin de Warendorf, dans l'ouest du pays, vont à nouveau voir leurs déplacements et activités strictement limités dans un premier temps durant une semaine pour tenter de contenir la propagation du virus. Elles ne seront en revanche pas obligées de rester à leur domicile.
Ce reconfinement, prévu dans un premier temps jusqu'au 30 juin, va se traduire par la limitation stricte des contacts entre personnes, la fermeture des bars, cinémas, musées, l'interdiction des activités de loisirs dans des espaces fermés.
Au Portugal également, plusieurs mesures de confinement visant à freiner la propagation du nouveau coronavirus ont été rétablies depuis ce mardi 23 juin dans la région de Lisbonne afin de maîtriser des foyers de contagion. Parmi ces mesures figurent l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes, alors que la limite avait été relevée à 20 personnes dans l'ensemble du pays, et la fermeture des cafés et commerces dès 20h.
Selon les données officielles compilées par les médias locaux, le Portugal a enregistré entre le 21 mai et le 21 juin 9.221 nouveaux cas de Covid-19, dont 85% ont été détectés dans la région de Lisbonne et de la vallée du Tage. Environ la moitié des nouveaux cas ont été signalés dans les communes de Lisbonne, Sintra, Odivelas, Loures et Amadora.
Outre-Atlantique, le Brésil, deuxième pays du monde le plus endeuillé par la Covid-19 derrière les Etats-Unis, a dépassé le seuil des 50.000 morts et des deux millions de cas confirmés. Les mégalopoles de Sao Paulo et de Rio de Janeiro sont les plus sévèrement atteintes.
A sa frontière, la Guyane est particulièrement impactée par la vague venant de son voisin brésilien, qui partage 700 km avec le département d'outre-mer français. La mise en place d'un reconfinement n'est donc pas à exclure, selon le gouvernement. Le préfet de la région Marc Del Grande, a renforcé le couvre-feu dans la ville spatiale de Kourou, commune du littoral guyanais la plus touchée.
Même chose en Azerbaïdjan, où face à un doublement des cas au cours des dernières deux semaines, un reconfinement très strict a été décrété. Jusqu'au 1er août, centres commerciaux, cafés, restaurants et salons de beauté de la capitale Bakou et des autres grandes villes seront à nouveau fermés.
Les habitants ne seront autorisés à sortir qu'une "fois par jour, pour deux heures au maximum, après avoir reçu par texto une permission" des autorités, a déclaré le Premier ministre Ali Asadov.
Etant parvenu à maîtriser très tôt l'épidémie, la Norvège fait la sourde oreille aux appels à lever ou, au moins, alléger ses restrictions sur les voyages, qui font probablement de lui le pays le plus fermé d'Europe aujourd'hui.
L'entrée sur le territoire demeure interdite à la plupart des non-résidents et, s'ils ne sont pas formellement interdits, les voyages à l'étranger sont soumis à une obligation de quarantaine de dix jours au retour, une règle rédhibitoire censée durer jusqu'au 20 août. Résultat : les Norvégiens ne pourront pas se rendre sur les plages méditerranéennes cet été.
Seules concessions, le royaume nordique (hors de l'UE mais membre de l'espace Schengen de libre circulation des personnes) a accepté d'ouvrir ses frontières le 15 juin avec le Danemark, la Finlande et l'Islande. Trois pays qui figurent parmi les rares membres à maintenir d'importantes restrictions à l'entrée des touristes de l'espace Schengen.
En Asie, la Corée du Sud a reconnu mardi 23 mai lutter depuis mi-mai contre "une deuxième vague" de contaminations, avec entre 35 et 50 nouveaux cas quotidiens, essentiellement à Séoul et ses environs. Voilà plusieurs semaines que la région enregistre chaque jour entre 35 et 50 nouvelles contaminations.
Le pays était en février le deuxième le plus touché par l'épidémie, après la Chine où elle était apparue. Mais les autorités sud-coréennes étaient parvenues à maîtriser la situation au travers d'une stratégie très poussée de tests et de traçage des contacts des personnes infectées, sans même imposer de confinement obligatoire.
La Covid-19 a tué officiellement au moins 469.060 personnes dans le monde et en a contaminé plus de 9 millions, dont 4,2 millions considérés aujourd'hui comme guéris, depuis que la Chine a fait état de l'apparition en décembre de la maladie.