Encore une entreprise de commerce française en grave difficulté financière. C'est aujourd'hui l'enseigne Célio, leader du prêt à porter masculin, qui s'est placée en procédure de sauvegarde le 22 juin, c'est-à-dire protégée de ses créanciers, car elle ne peut plus faire face à leurs demandes en raison de la chute de son chiffre d'affaires.
Célio, c'est près de 500 magasins et 4.000 salariés qui risquent aujourd'hui de payer les pots cassés d'une faillite. L'entreprise a perdu 100 millions d'euros de chiffre d'affaires à cause du confinement, soit près de 20% de ses ventes annuelles.
Dans le secteur du textile, c'est une véritable hécatombe : La Halle (une enseigne de vêtements), les chaussures André, le groupe Naf-Naf (également du prêt à porter), le groupe Orchestra (articles de mariage et de la petite enfance), les magasins Alinéa, Camaïeu... Toutes ces enseignes sont en sauvegarde ou en redressement judiciaire, l'étape d'après sur la route de la faillite. Certaines vont être sans doute reprises, probablement avec moins de magasins et de salariés, d'autres vont disparaître. Ce sont les faillites dont personne ne parle.
Ces menaces graves sur l'emploi font beaucoup moins parler que lorsque Renault supprime 4.500 emplois. Cela suscite alors des déclarations innombrables de responsables politiques, des Une de presse... Chez Renault, même les salariés non menacés se sont mis en grève.
Dans le secteur textile, il n'y a pour le moment que silence et indifférence, devant l'effondrement d'un pan entier d'activité en quelques semaines, avec un impact sur l'emploi qui sera bien plus lourd.
Notre conférence citoyenne sur l'environnement veut supprimer les zones commerciales, estimant que la surconsommation et la publicité sont délétères pour le climat. Et bien pas besoin de Convention ni de référendum, il suffit d'attendre et tout ce monde va être englouti, avec les dégâts sociaux qui vont se manifester dans les villes moyennes où sont implantées ces marques.
Les difficultés étaient bien antérieures à l'épidémie, pour toutes ces enseignes. Avec un double problème. D'abord, le positionnement milieu de gamme, le plus difficile, parce que son rapport qualité-prix est défavorable. Et l'essor du commerce par internet a fait déserter les consommateurs des points de vente physiques.
Chez Célio, le numérique ne représente que 5% du chiffre d'affaires. Or, la crise sanitaire a fait basculer une nouvelle catégorie de clients dans les achats numériques. Le grand gagnant de tout cela, ce sont les sites internet, en particulier Amazon. Derrière la faillite de nos enseignes historiques, il y a l'amazonisation du commerce français.
Sur le seul premier trimestre 2020, alors que le confinement n'a commencé qu'en mars, et encore, pas dans tous les pays, les ventes du géant du commerce avaient progressé de 26%, à 70 milliards d'euros dans le monde. Avant même l'épidémie, Amazon comptait pour le tiers du e-commerce en Europe et en France, selon le Boston consulting group. Le virus va encore faire monter ce chiffre fou. Le groupe a plusieurs projets de nouveaux entrepôts en France.
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