À l'orée de la reprise de leurs négociations commerciales post-Brexit, le ton est à nouveau monté entre Londres et les membres de l'Union européenne, ce dimanche 13 septembre. En cause, l'Irlande a dénoncé comme "fausses" les accusations du Premier ministre britannique Boris Johnson selon lesquelles l'Union Européenne le menacerait d'instaurer un "blocus" en Irlande du Nord.
L'escalade des tensions cette semaine entre les ex-alliés autour de la volonté du Royaume-Uni de revenir en partie sur l'accord déjà signé encadrant sa sortie de l'UE risque de compliquer les discussions prévues la semaine prochaine à Bruxelles pour arriver à un accord commercial et éviter un "no deal" à haut risque le 1er janvier prochain.
Samedi, Boris Johnson avait dit être contraint de revenir en partie sur ses engagements face à la "menace" que l'UE instaure un "blocus" en Irlande du Nord et empêche des denrées alimentaires du reste du royaume d'y pénétrer. "Ce n'est tout simplement pas le cas", a réagi ce dimanche, sur Sky News, la ministre irlandaise de la Justice, Helen McEntee, "toute insinuation selon laquelle cela va créer une nouvelle frontière est tout simplement fausse".
Le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney a souligné pour sa part sur la BBC que l'attitude du gouvernement "portait atteinte à la réputation du Royaume-Uni en tant que partenaire de confiance".
À l'origine de la dispute se trouve un projet de loi que le gouvernement britannique a présenté au Parlement, mercredi 9 septembre, et qui contredit en partie l'accord déjà signé encadrant la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Ce texte controversé donnera à Londres le pouvoir de prendre unilatéralement des décisions commerciales dans sa province d'Irlande du Nord, pouvoirs censés être partagés avec les Européens selon l'accord du Brexit.
Il enfreint ainsi des dispositions clés du traité conclu l'an dernier, qui vise à assurer une concurrence loyale après le Brexit et à éviter le retour d'une frontière, conformément à l'accord de paix de 1998 qui a mis fin à trois décennies de troubles dans la province.
"Il est temps pour le gouvernement britannique de prendre ses responsabilités", a réagi dimanche sur Twitter le président du Conseil européen Charles Michel, l'exhortant à mettre en œuvre l'accord déjà signé car "la crédibilité internationale de la signature du Royaume-Uni est en jeu".
Dans une interview publiée dans le Parisien, le secrétaire d’État français aux Affaires européennes Clément Beaune a jugé "inconcevable" qu'une "grande démocratie" comme le Royaume-Uni "revienne sur un texte qu'ils ont eux-mêmes négocié et voté, reniant la parole donnée".
L'examen du texte va commencer dès ce lundi 14 septembre à la Chambre des communes, où le gouvernement conservateur dispose d'une majorité de 80 sièges. Mais certains députés conservateurs rebelles menacent de ne pas voter le texte et demandent au ministre de la Justice Robert Buckland de démissionner pour marquer son désaccord.
Le chef de l'opposition, le travailliste Keir Starmer, a quant à lui demandé, dans le Sunday Telegraph, au Premier ministre de revenir sur son projet de loi, le jugeant "mauvais" et "contreproductif", afin "d'avancer sur le Brexit" pour mieux s'occuper de la crise sanitaire.
Le gouvernement britannique ne semble pas enclin à céder, même si les dirigeants du Parlement européen ont menacé vendredi d'opposer leur veto à tout pacte commercial si Londres ne tenait pas ses promesses.
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