L'hôtellerie-restauration est le premier secteur touché par les manifestations, les grèves et les poubelles non ramassées. Les chiffres sont alarmistes, selon le GHR, le Groupement des Hôtelleries et Restaurations, l’un des deux principaux syndicats du secteur.
En un peu plus de deux semaines de grève des poubelles et en une semaine de manifestations spontanées dans les rues le soir, la fréquentation des restaurants et des hôtels a décroché de 25 % en moyenne.
Cela concerne toutes les villes dans lesquelles vous avez des poubelles dans les rues. C'est le cas à Rennes, Nantes, Saint-Brieuc, Le Havre, Montpellier, Metz, ou encore Antibes.
Paris est la plus touchée, notamment dans "les quartiers sales" où les détritus montent plus haut que les fenêtres du rez-de-chaussée, on enregistre deux fois moins de monde que d'habitude les jours de grève et de manifestation. C'est le constat du GHR Paris Île-de-France.
Il y a le traumatisme des "gilets jaunes" donc les établissements sont fermés les jours de cortèges. S'ajoutent les rassemblements du soir, avec quelques affrontements qui impactent fortement l'activité nocturne, celle où les prix sont les plus élevés : - 80 % dans les quartiers où il y a eu des affrontements, selon des chiffres nationaux.
Le développement du télétravail dans les grandes villes fait disparaitre la clientèle professionnelle le midi. Mais les conséquences du mouvement social se ressentent aussi dans les plus petites villes.
À Angoulême, ville moyenne mobilisée contre la réforme des retraites, la fréquentation des bars et des restaurants est en chute de 40 %. Mais, cela s'explique par le pouvoir d'achat. Avec les journées de salaire perdu et la volonté d'économiser de l'essence, la sortie plaisir n'est pas prioritaire.
L'hôtellerie souffre aussi des grèves et des manifestations avec une baisse de l'activité de 10 % à 15 %. Ce sont des annulations de dernières minutes, car les clients ne peuvent pas venir en raison d'un train ou d'un avion annulé.
Les prochaines semaines inquiètent les hôteliers. Les réservations sont anormalement basses alors que les vacances de printemps et les ponts de mai se profilent. Les touristes chinois sont absents parce qu'ils détestent le désordre et le manque d'hygiène.
Les hôteliers-restaurateurs sont agacés. Depuis le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, ils ont enchaîné manifestations des "gilets jaunes" (2018), opposition à la première réforme des retraites (2019), COVID (2020 & 2021), guerre en Ukraine, inflation, facture énergétique (2022) et maintenant de nouveau réforme des retraites.
Didier Chenet, Président du GHR, a écrit un courrier à Elisabeth Borne, mercredi 22 mars, pour lui demander de nettoyer les rues. Il souhaite le retour du calme en dehors des manifestations syndicales pour sauver l'activité des commerces de centre-ville.
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