Le patron de la CGT fulmine. Quelques heures après l'interview d'Emmanuel Macron, le secrétaire général de la CGT juge très sévèrement cette prise de parole présidentielle, au micro de RTL, mercredi 22 mars. "Cette intervention va attiser la colère. Il n'a ni pris en compte notre alerte, ni la colère", juge-t-il.
Selon le représentant syndical, Emmanuel Macron "n'a pas du tout compris la colère" des Français qui manifestent depuis plusieurs mois et qui se mettent en grève. Philippe Martinez revient, également, sur la lettre envoyée par l'ensemble des syndicats au chef de l'État, le 10 mars dernier. "Les organisations syndicales lui ont demandé à être reçues. On avait insisté sur une 'situation explosive'", pointe le syndicaliste sur RTL. Selon lui, outre le fait de ne pas avoir tenu compte de la "colère" des Français, Emmanuel Macron "n'a pas pris en compte la détermination [des travailleurs] (...) accentuée depuis le 49.3".
Par ailleurs, comme son homologhue de la CFDT Laurent Berger, Philippe Martinez qualifie de "mensonge" la sortie d'Emmanuel Macron sur l'absence de proposition de compromis de la part des syndicats. "C'est un mensonge. On a fait des concertations, on n'a mis des propositions sur la table." Et de citer, l'emploi des seniors, la pénibilité ou le financement du régime des retraites.
Au sujet de la main tendue d'Emmanuel Macron, le patron de la CGT oppose une fin de non recevoir. "Quand la confiance est rompue, on n'a pas envie de s'asseoir en face de quelqu'un qui nous méprise", assume-t-il au micro de RTL. Dans son interview, le chef de l'État a assuré, mercredi, qu'il voulait "réengager" un dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail.
Philippe Martinez ne manque pas, non plus, de tacler, la Première ministre. À l'issue du rejet par l'Assemblée nationale des deux motions de censure, elle estime désormais qu'il s'agit d'une "victoire. "Si c'était gagné il n'y aurait plus de manifestations. J'invite les citoyens à montrer leur détermination à la Première ministre", s'emporte le secrétaire général de la CGT.
Enfin, sans surprise, Philippe Martinez s'en prend aux mesures de réquisitions prises par le gouvernement face aux mouvements sociaux des éboueurs, notamment à Paris. D'après lui, "envoyer la police pour casser des grèves ce n'est pas la meilleure façon d'apaiser la situation."
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous