Emmanuel Macron est "prêt à endosser l'impopularité" de la réforme des retraites. Le président de la République a longuement détaillé sa volonté de réformer les retraites, lors d'une interview sur TF1 et France 2.
"Cette réforme est nécessaire. Ça ne me fait pas plaisir, j'aurais voulu ne pas la faire, mais c'est pour ça aussi que j'ai pris l'engagement de la faire", a-t-il insisté. Il en a aussi profité pour réaffirmer sa confiance à Elisabeth Borne dont la mission reste "d'élargir" la majorité.
Le président de la République a dessiné le cap des semaines et des mois à venir : une loi immigration saucissonnée en plusieurs textes, une loi travail axée sur l'usure au travail et la pénibilité... Tout cela en tendant notamment la main aux syndicats. Une ouverture qui intervient à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation jeudi 23 mars.
Désormais adoptée, la réforme des retraites devrait entrer en application le 1er septembre prochain, comme l'avait indiqué Olivier Dussopt le ministre du Travail.
Il n’y a pas 36 solutions
Emmanuel Macron, sur TF1 et France 2
Interrogé sur cette date, le président de la République a indiqué que "ce texte va poursuivre son chemin démocratique". "Il est aujourd’hui devant le Conseil constitutionnel, il faut attendre que le Conseil constitutionnel se prononce et c’est à l’issue de cette décision que j’aurais à promulguer un texte", a-t-il indiqué. En ajoutant que le texte devait "entrer en vigueur d'ici à la fin de l’année".
Emmanuel Macron estime avoir commis l'erreur "de ne pas réussir à convaincre. "Il n’y a pas 36 solutions (...) Ça ne me fait pas plaisir, j’aurais voulu ne pas faire" cette réforme, a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron est aussi revenu sur ses propos tenus la veille. Selon le chef de l'État, comme l'a rapporté un participant à une réunion, "la foule" qui manifeste contre la réforme des retraites n'a "pas de légitimité face au peuple qui s'exprime souverain à travers ses élus".
"Quand des groupes utilisent l’extrême violence pour agresser des élus de la République, des parlementaires ou des maires, sans règle absolue parce qu’ils ne sont pas contents de quelque chose, ce n’est plus la démocratie", a expliqué le président.
Selon le chef de l'État, "il y a différentes formes de contestation". "Qu’il y ait des manifestations organisées pour dire qu’on est contre, c’est légitime. Je salue l’esprit de responsabilité des syndicats. Ç'a été fait de manière calme et organisée. À côté de ça, il y a des blocages. On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions".
Elisabeth Borne a toute la confiance d'Emmanuel Macron. Sa mission : "Continuer à élargir la majorité", a indiqué le président de la République. En engageant l'article 49.3, la première ministre a eu "un geste très solennel, elle a pris ses responsabilités". "On n'est pas concurrencé sur le sens des responsabilités", a-t-il d'ailleurs déclaré en taclant les oppositions.
"Elle a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale et de bâtir un programme législative en lien avec la présidente de l'Assemblée et le président du Sénat pour avoir moins de texte de lois, des textes plus courts et plus clairs", a déclaré Emmanuel Macron.
"Nous allons réagencer les choses" concernant le projet de loi immigration. Emmanuel Macron a confirmé qu'il y aura "bien une loi immigration et sans doute plusieurs textes immigration qui arriveront dans les prochaines semaines".
Il n'a cependant pas confirmé que le texte sera débattu, comme il était prévu, au Sénat le 28 mars prochain. "Nous n’avons pas le droit à l’immobilisme (…) Oui on va continuer à avancer, à marche forcée", a-t-il indiqué.
Concernant le travail, Emmanuel Macron a souhaité "réengager" le dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail. Objectif : entendre "ce besoin de justice".
Le chef de l'Etat a insisté notamment sur l'évolution des carrières el ta pénibilité. Des discussions se tiendront "dans les prochaines semaines", à partir d'une "méthode" définie dans les "trois semaines-un mois". Pas de "grand-messes", mais de discussions concrètes", a-t-il dit.