Ces derniers jours, la Chine a marqué des points dans deux industries importantes, l’aéronautique et l’automobile. Coup sur coup, l'industrie a lancé son premier vol commercial du C919, l’avion de ligne de conception intégralement chinoise. De plus, Pékin est arrivée à la première place du palmarès planétaire des exportateurs de voitures, devant le Japon et l’Allemagne, avec un peu plus d’un million de véhicules vendus dans le monde au premier trimestre 2023. Deux industries clé qui datent du début des années 1900 et qui ont permis aux pays occidentaux de consolider leur suprématie économique durant le 20ème siècle.
Alors, ces deux événements signifient-ils que la Chine va désormais dominer dans l’automobile et l’aéronautique ? La situation n’est pas la même dans ces deux secteurs industriels. Pour l’automobile, les jeux sont faits, car les sorties d’usine chinoises totales annuelle représentent 24 millions de véhicules, soit le tiers de la production mondiale. De plus, 25% de la production est électrifiée, avec soit des voitures électriques, soit hybrides.
Enfin, les marques chinoises sont en train à la fois de l’emporter sur les modèles occidentaux en Chine pour ces nouveaux segments de marché, tout en débarquant en Occident avec des prix cassés. Des craintes similaires à propos du Japon étaient également apparues dans les années 1980. Les Japonais ont certes prospéré, mais sans pour autant tuer l’industrie européenne ou américaine. Des quotas avaient même été mis en place en Europe, par crainte de voir les nippons nous envahir.
Mais plusieurs différences existent entre la situation entre la Chine et le Japon. Premièrement, la taille du marché intérieur chinois rend mécaniquement son poids relatif écrasant. Ensuite, la révolution technologique de l’électrique a été embrassée par la Chine avant les Occidentaux, puisqu'elle a investi toute la filière, avec des terres rares pour fabriquer les batteries et des équipements embarqués plus modernes. Enfin, la Chine est aussi une terre de délocalisation pour la production de modèles occidentaux, ce qui n’a jamais été le cas du Japon.