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Défense : pourquoi la Fonderie de Bretagne pourrait bientôt être transformée en fabrique d'obus

La Fonderie de Bretagne pourrait se transformer en un fabricant d'obus, avec Europlasma prêt à reprendre 266 salariés pour répondre à la demande croissante de l'industrie militaire.

Sur la chaine de production des obus de 155mm. Elodie contrôle la production.
Crédit : Emilie Baujard
La Fonderie de Bretagne bientôt transformée en fabrique d'obus ?
00:03:26
La Fonderie de Bretagne bientôt transformée en fabrique d'obus ?
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Pierre Herbulot - édité par Axel Juin
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La fonderie de Bretagne sera fixée aujourd’hui sur son sort. Le tribunal de commerce de Rennes doit se prononcer sur les offres de reprise du fabricant de pièces automobiles en redressement judiciaire et il pourrait y avoir du changement pour les salariés.

Ils fabriquaient jusqu’ici des pots d’échappements, des boites de vitesses et des suspensions pour l’industrie automobile. Ils pourraient bien fabriquer demain des enveloppes d’obus pour l’industrie militaire.

À défaut de parler de reconversion, il s'agit d'une autre utilisation des machines présentes sur le site et des savoir-faire puisque, dans son offre de reprise, Europlasma compte reprendre 266 des 286 salariés. Prés de 15 millions d’euros sont mis sur la table pour adapter l’outil industriel. La production de Caudan dans le Morbihan devrait se concentrer sur les chars, les croiseurs et les avions de chasse.

Le repreneur est-t 'il un spécialiste de l’industrie de défense ?

Le repreneur est un spécialiste des procédés industriels à haute température. On appelle ça la technologie plasma. Le groupe français Europlasma fait notamment de la décarbonation et du traitement des déchets dangereux. Mais le groupe a déjà un pied dans le militaire, depuis le rachat il y a quatre ans des Forges du Tarbes, qui conçoivent ce qu’on appelle des corps creux. 

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C’est la façon, un peu guindée, de parler d'obus 155 mm qui équipent nos canons césars.Transformer la fonderie de Bretagne en fabrique d’obus, au vu les compétences des salariés, semble être un choix mêlant logique et opportunisme aussi. 

L’industrie militaire a le vent en poupe. Entre la menace Russe et la complaisance de Donald Trump à l’égard de Vladimir Poutine, la commission européenne a fixé une ligne directrice : renforcer notre industrie de défense d'ici à 2030. Les pays membres doivent investir 800 milliards d’euros sur la période. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu a même plaidé pour un doublement du budget des armées, à près de 100 milliards par an.

Comment assurer des commandes pour les fabricants d’obus ?

Cette initiative concerne le reste des entreprises de la BITD, la base industrielle et technologique de défense qui compte 4.500 sociétés françaises, des géants comme Thalès, aux PME qui fabriquent des boulons pour les rafales. Près de 5 milliards d’euros seront d’ailleurs injectés dans les prochains mois pour aider ces entreprises à investir et à anticiper les afflux de commandes qui arriveront bientôt de toute l’Europe pour tenir nos objectifs de réarmement.

Ce fond est aussi abondé notamment par des placements spécial défense ouverts à tous. Le secteur est porteur, il y a de la demande et une volonté gouvernementale de soutien. D'ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’Europlasma reprend une entreprise pour la "militariser". 

Quels sont les antécédents d'Europlasma dans dans ce genre d'opérations ?

Le groupe a déjà racheté, il y a un an tout pile, l’usine de Valdunes dans le Nord. Le dernier fabricant français de roues ferroviaires devait au départ pour continuer le même business, avant finalement de riper vers la fabrication d’obus

Ce n’était pas le projet initial et les salariés l’ont à l’époque très mal pris. Cette fois, c'est clair dès le départ, "250.000 obus seront produits dès cette année" en Bretagne, a promis le patron d’Europlasma fin avril devant la justice à Rennes. Ce sera 500.000 l’année prochaine.

Ce plan semble d'autant plus ambitieux que les outils industriels des autres sites du groupe sont vieillissants et que les investissements tardent, d'après les syndicats. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que le carnet de commande est plein pour Europlasma, avec 1 million de munitions d’artillerie à livrer

L’entreprise a besoin de grossir pour augmenter sa capacité de production. D’où la volonté de reprendre la Fonderie de Bretagne, tout l’inverse finalement de la situation précédente du site quand l’industrie automobile en souffrance ne pouvait plus se permettre d’acheter la production.

"S’il faut faire des pièces d’obus, on fera des pièces d’obus" explique, résigné, le leader de la CGT sur place qui pense avant tout à préserver les emplois.

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