L'économie de guerre, qu'est-ce que c'est ? Quelle forme prend-elle en France ? RTL vous emmène au cœur d'une usine d'armement. À Bourges, chez KNDS, entreprise franco-allemande de la défense, on y produit canons et munitions à un rythme très soutenu.
Il y a même des travaux un peu partout. Il faut pousser les murs, rigole un des responsables. "Tous les bureaux ont été détruits pour les mettre à l'extérieur pour récupérer des mètres carrés, car chaque mètre carré compte pour monter des armes, démonter, remonter", explique-t-il.
Autour de nous, dans cet immense atelier, des canons de 9 mètres de long. Ce sont ceux qui équipent les fameux canons Caesar. C'est ici qu'ils sont usinés, assemblés puis envoyés, entre autre, vers l'Ukraine. Pour faire face à la demande, les cadences ont été multipliées par deux et surtout, on fait maintenant du stock.
"C'est une demande du ministère de la Défense qui est d'avoir en stock environ 2 ans de besoins" explique Laurent Monzauge chef d'établissement du site KNDS de Bourges, "donc on a à peu près 200 canons d'avance prêts à partir en production".
Passer en économie de guerre, c'est aussi travailler sur des sujets sensibles, des secrets industriels hautement stratégiques. Un officier de sécurité m'a suivi pendant toute la visite pour s'assurer que je ne prenais pas en photo des choses sensibles comme le secret de précision du canon Caesar.
Il faut produire plus et plus vite. Et pour cela il faut investir. L'entreprise a acheté il y a un an un nouveau robot pour sa chaine de production d'obus de 155 mm. Cela a permis de passer de 30.000 obus par an à 60.000, et donc de doubler les cadences.
Un robot à 5 millions d'euros qui est supervisé par des opérateurs qui se relaient presque en permanence sous la responsabilité de Stéphane Sandoz.
"Nous travaillons en 3x8, avec volontariat sur le samedi et tous les samedis j'ai des volontaires. L'effort de guerre dans l'atelier, on sait ce que c'est. J'ai aussi beaucoup d'anciens militaires en reconversion". Ses équipes peuvent encore augmenter les cadences si besoin en travaillant tous les week-ends.
Sauf qu'il manque de main d'œuvre. Il faut des tourneurs fraiseurs, des contrôleurs, des armuriers, des rectifieurs. Des métiers qui connaissent des pénuries depuis plusieurs années. Frédéric est dans l'entreprise depuis 1982, et le passage à l'économie de guerre a eu très vite un impact sur son quotidien.
"Un peu plus de pression, plus de quantités, plus de volumes. Des gens qui sont partis et qui avaient des connaissances. On ne forme pas les gens du jour au lendemain sur nos machines. Il faut deux ans pour être autonome" explique ce chef d'équipe.
Sur la chaine de munitions, Élodie, 27 ans, supervise le robot. Il y a encore quelques mois, elle était vendeuse dans l'alimentaire. Elle a répondu à une annonce : "J'ai postulé et tout de suite ça a débouché sur de l'intérim et un CDI. Le métier me plait, c'est assez technique, mais mon poste est adapté pour que je n'aie pratiquement pas de pièce à porter". Car un obus de 155 mm pèse plus de 30 kilos.
Aujourd'hui, 90% de la production part pour l'Ukraine. Mais d'autres pays sont intéressés. Le carnet de commande est plein pour les 10 prochaines années.
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