Emmanuel Macron a donc annoncé mercredi 28 octobre un confinement adapté, aussi pour l’économie. Avec quelques similitudes par rapport au printemps dernier. Il y a d'abord une liste de commerces qui vont devoir fermer. Bars, restaurants, magasins de vêtements, coiffeurs, librairies à priori aussi, tous ces commerces, dits non essentiels, déjà fermés au printemps. Ils vont devoir baisser le rideau pour 15 jours, avant de ré-évaluer la situation.
Alors la liste pourra bouger à la marge, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé ce matin sur RTL que les fleuristes seront finalement ouverts pour la Toussaint. Mais le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, l'a d’ores-et-déjà annoncé, pour ces commerces-là, c’est une injustice et il y aura de la casse parmi les 330.000 entreprises du secteur.
Bien sûr, il y a aussi une liste de commerces qui continuent de rester ouverts, les commerces essentiels. Supermarchés, boulangeries, boucheries, poissonneries, vente de fruits et légumes. Les garages qui vendent du carburant, les quincailleries, pressings, agences d’intérim. Les hôtels aussi. Les agences de location de voiture, les réparateurs d’ordinateurs, les banques, les assurances et aussi les services d’activité funéraire. Tous ces commerces-là, seront ouverts à condition d’avoir, comme au printemps, une attestation de déplacement.
La comparaison avec le printemps s’arrête là. Le reste de l’économie va pouvoir, en théorie, continuer de tourner. À l'époque, le mot d’ordre était le chômage partiel, en masse. Les usines, les entreprises du bâtiment, qui s’arrêtent ; et les salariés à la maison, pris en charge par l’Etat et l’assurance chômage. Au plus fort du confinement on comptait près de 7 millions de salariés au chômage partiel. Cette fois-ci, ce n'est plus la même chose. Emmanuel Macron l’a dit : "l’économie ne doit ni s’arrêter, ni s’effondrer".
La production économique française va donc être autorisée à fonctionner, dans le bâtiment par exemple. Les chantiers vont pouvoir se poursuivre à condition que la chaine des commandes et des matières premières ne se grippe pas. Et ce n’est pas rien : le bâtiment représente 1 million ½ de salariés et d’artisans.
Autre exemple, l’industrie : l’automobile, la sidérurgie, l’aéronautique -qui a particulièrement souffert ces derniers mois. L'industrie représente aussi 1 million et demi d’emplois et 42.000 entreprises qui vont pouvoir normalement poursuivre leur activité.
La première fois, le gouvernement justifiait les fermetures d’entreprises par la protection des salariés. Mais à l'époque, il n’y avait pas les masques, il n’avait pas le gel hydroalcoolique. Il n’y avait pas non plus de protocole sanitaire, avec des règles de distances et de gestes barrière.
Il a fallu plusieurs semaines pour que la sécurité en entreprise soit renforcée. Aujourd’hui, à la différence du printemps, ces protocoles sont connus et appliqués. Ils seront peut-être renforcés dans les prochains jours, mais les règles de base existent.
Ce qui explique que le gouvernement a remplacé la règle du printemps, la mise sous cloche de l’économie, par un nouveau principe de cet automne, le principe de "l’économie sous moustiquaire", protections sanitaires à l’appui, pour tenter de respirer un peu économiquement dans certains secteurs, malgré le virus.