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Le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Crédit : ADEM ALTAN / AFP
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"Surtout ne prêtez pas attention aux marques françaises, ne les achetez pas". Lundi 26 octobre, Recep Tayyip Erdogan a incité ses concitoyens et concitoyennes à boycotter les produits français. Cet appel s'ajoute aux nombreux autres émanant d'États du Moyen-Orient, en représailles aux publications de caricatures de Mahomet dans l'Hexagone.
Au Qatar, des produits français ont ainsi été retirés samedi soir des rayons de certains supermarchés à Doha. Sur les réseaux sociaux, les Jordaniens ont lancé une campagne utilisant les hashtags "#OurProphetisaredline" (Le prophète est notre ligne rouge), ou "#FranceBoycott", et publient des vidéos de restaurants et supermarchés où les produits français ont été remplacés par des articles provenant d'autres pays.
Un phénomène impressionnant face auquel Geoffroy Roux de Bézieux, patron du Medef a appelé les entreprises à ne pas "céder au chantage".
Pour autant, comme le montrent ces exemples, les mouvements observés concernent principalement la grande distribution qui ne représente pas une part importante des exportations de la France vers ces pays.
Dans le contexte de crise sanitaire ces appels au boycott sont une mauvaise nouvelle, mais pas de quoi s'inquiéter selon Sylvie Matelly, économiste et directrice adjointe de l'IRIS. "Pour l’instant, c’est un appel au boycott qui s'adresse au consommateur lambda", explique-t-elle. Il s'agit davantage d'"effets d'annonce" que d'une déclaration de guerre économique.
Dans le contexte de la politique de lutte contre l'islamisme initiée par le gouvernement, les appels au boycott résultent davantage de positions politiques. "Au-delà des conséquences économiques, il y a un enjeu qu'il faut très rapidement prendre en charge, parce que ça s'inscrit malgré tout dans un climat qui n'est pas positif", observe Sylvie Matelly.
En guise de réponse, le ministère des Affaires étrangère a appelé à "cesser" les appels au boycott dans un communiqué. "Il faut calmer le jeu, la meilleure des choses à faire c'est de ne pas réagir à cette surenchère", insiste Sylvie Matelly.
Stéphanie Villers, elle aussi économiste, acquiesce. "S'il
y avait réellement une véritable volonté économique de nuire, ces pays boycotteraient l’ensemble des produits en provenance de France", explique-t-elle. Comprendre : l'appel au boycott porterait aussi bien sur les produits de grande distribution - on a vu notamment citée l'entreprise Bel qui produit les fromages tels que la Vache qui rit ou Kiri - que les marques de luxe et de cosmétique (L'Oréal, Chanel etc.) ou d'aviation (Airbus), qui elles exportent davantage vers ces pays.
Pour le moment, pas de quoi paniquer. "Il n'y a pas de
réels risques pour l’économie française", indique-t-elle en comparant la situation à celle - plus inquiétante - de la taxe sur le vin instaurée par les États-Unis l'année dernière. "On est en plein dans une récession économique, on fait face à une crise sanitaire, les menaces et les risques
économiques ne se situent absolument pas là", conclut Stéphanie Villers.
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