C’est ma dernière chronique avant Noël. Cela signifie que la prochaine fois que l’on se verra, on sera tous un peu plus gros, on aura tous un peu plus froid et Élisabeth Borne aura passé son dixième 49.3 ! Oui, car elle fait la collection : au bout de dix, le onzième est offert.
Personnellement, j’adore Noël. Les marchés de Noël, surtout. J’adore flâner de stand en stand pour acheter des trucs typiques. Dans ce genre de marché, ça respire vraiment l’esprit de Noël. Tu peux acheter des santons, du vin chaud, des churros, des sushis, des nems, des assiettes de paella, du saucisson corse fabriqué en Pologne...
Et puis j’adore voir le bonheur dans les yeux des enfants sur les Champs-Élysées, quand ils voient le père Noël pour la première fois... tous les dix mètres ! Qu’y a-t-il de plus émouvant qu’un enfant qui se précipite dans les bras d’un père Noël qui porte des AirMax et un gilet de la Fnac ?
Non mais c’est nul Noël ! Même Jésus doit se retourner dans sa… Enfin sur sa croix. En tout cas, ce matin, j’ai une pensée pour les auditeurs et auditrices qui vont se retrouver seul le soir de Noël. Sans leur parent, leurs grands-parents, leurs oncles et tantes, etc. Quel pot ! Quelle chance incroyable vous avez. Tranquille là, à se bouffer des chips devant les bêtisiers et à 22 heures, tu es couché. Elle est là la vraie magie de Noël, donc profitez !
On stresse tous de se retrouver en famille pour les fêtes. Ça a même un nom ce truc-là : la natalophobie. C’est l’angoisse des fêtes de fin d’année. Et on la ressent tous un peu cette natalophobie quand tu te projettes en train de dîner le 24 au soir avec ce tonton raciste, ou ce grand-père homophobe.
Le stress de la famille… Pour Xavier Dupont de Ligonnès, c'est peut-être ça. Peut-être qu'il était atteint de natalophobie. Il ne supportait plus les dîners de fêtes et un jour, il a craqué. D’ailleurs, c'est marrant, ici, personne ne peut me donner le nom et le prénom de ce type qui a commis cet attentat à Nice ce 14 juillet, là où 80 personnes sont mortes. Alors qu’un mec qui a tué ces deux chiens, ces quatre gosses et sa femme, dix ans après, on se rappelle son nom et son prénom... Vous savez pourquoi ? Parce que le mec, il a tué toute sa famille, il a disparu et on ne l'a jamais retrouvé. Ça veut dire que c'est possible. On y a tous pensé…
Moi, j’angoisse à l'approche de Noël, rien qu'en imaginant les sujets de débat pendant le dîner. L’année dernière, chez les Madénian, c'était le vaccin et le débat vax/antivax. Mon Dieu ! Vous l’avez eu aussi ? Si tu es gay, c'était le moment de l’annoncer ! "- Papa, je suis antivax - Quoi ?? - Non, ce n'est pas vrai, mais j’aime Cedric - Putainnnn, tu m’as fait peur !".
Mais ce tonton raciste, ce grand-père homophobe, ce cousin éloigné réac, on ne devrait pas le détester. On devrait l’aimer, le chérir, lui dire merci... Grâce à lui, tu es prêt à affronter le monde extérieur et tous les cons qui le composent. Pendant toutes ces années, il t'a formé, il t'a appris le contrôle de soi, la tolérance... Grâce à lui, quand tu écoutes Zemmour dire ces horreurs à la télé, tu peux te dire en toute quiétude : "ah ça me rappelle la féerie de Noël...".
Par contre, à chaque Noël, je me demande comment ça se passe chez les Le Pen ? Qu’est-ce qu’il dit cet oncle relou pour choquer Marine, Jean-Marie et Marion ? Je l’imagine bourré, se lever au moment de la dinde, un verre de vin à la main : "Je pense que la France doit accueillir tous les migrants et je suis pour le mariage gay !". "Et allez tonton est encore bourré..."
Allez, je vous souhaite à tous et à toutes qui nous écoutent un Joyeux Noël et comme disait Gérald Darmanin : "Calmez-vous, ça va bien se passer !".