Le ministre de l'Intérieur s'est opposé à la venue en France du cheikh yéménite salafiste Al-Mohammedi, a appris l'AFP mercredi soir auprès du ministère. Le prédicateur salafiste devait prendre part dès vendredi à des conférences à la grande mosquée de Chilly-Mazarin (Essonne), a précisé l'Agence-France Presse d'après cette même source.
Gérald Darmanin a prononcé une interdiction administrative de territoire (IAT) afin d'empêcher sa venue sur le territoire français. Pour expliquer cette décision, le ministère a mis l'accent sur les "propos prêtés à ce prédicateur salafiste, ou du moins les hadiths (recueil des actes et paroles de Mahomet et de ses compagnons, ndlr) qu'il utilise à l'appui de ses interventions".
C'est ainsi que, selon l'Intérieur, les juifs et les chrétiens sont "qualifiés de corrupteurs (hadith qu'il utilise)" par le prêcheur. À propos des femmes, ce prédicateur "cite des hadiths stipulant qu'un homme doit fermer les yeux quand il croise une femme, et que la source de tout mal provient des femmes".
Le prédicateur cite également des hadiths recommandant les "châtiments corporels pour ceux qui ne respectent pas les préceptes religieux pour les voleurs". Toujours selon le ministère, il appelle en outre "les musulmans à quitter les pays non-musulmans pour pouvoir respecter les préceptes de leur religion" et "à ne rien partager avec les non-musulmans".
Beauvau a fait valoir que ces propos "tenus en 2020" s'apparentaient "clairement à un encouragement au séparatisme et au repli communautaire". Le ministère de l'Intérieur a précisé mercredi soir auprès de l'AFP, que la mairie de Chilly-Mazarin "devrait dans les prochaines heures interdire la conférence".