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#MusicToo : comment le milieu de la musique a obtenu son #MeToo

DÉCRYPTAGE - Les affaires Moha La Squale et Roméo Elvis révélées en septembre ont accéléré la publication de témoignages de violences sexuelles dans le milieu de la musique.

Les hashtags #metoo et #balancetonporc écrits sur une main lors d'un rassemblement place de la République à Paris, en octobre 2017 (illustration)
Les hashtags #metoo et #balancetonporc écrits sur une main lors d'un rassemblement place de la République à Paris, en octobre 2017 (illustration)
Crédit : BERTRAND GUAY / AFP
Marie Zafimehy
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En 2017, #MeToo naît à Hollywood. Deux ans plus tard, l'actrice Adèle Haenel lui donne un élan sans précédent en France en accusant le réalisateur Christophe Ruggia d'agressions sexuelles. Encore un an plus tard, le voici transposé au milieu de la musique, avec un nouveau hashtag : #MusicToo.

Dans l'industrie musicale, une femme sur trois dit avoir été victime de violences sexuelles, révèle Le Parisien dans une enquête publiée lundi 28 septembre. Un chiffre édifiant : "c'est une femme sur cinq au niveau national", précise auprès du journal la musicienne Suzanne Combo, qui a coordonné l'étude.

En France, les premiers témoignages liés au domaine de la musique remontent à 2018. Dans une enquête portant sur les conservatoires, L'Obs laisse alors la parole à plusieurs jeunes femmes victimes de violences sexuelles au sein de ces établissements de prestige. Deux ans après, les affaires Moha La Squale et Roméo Elvis libèrent encore un peu plus la parole.

Le courage de dénoncer des stars

À la suite de l'article de L'Obs, les témoignages se sont fait discrets en France. À l'international, le nom de Placido Domingo a émergé à la fin de l'année 2019. Le célèbre ténor, accusé de harcèlement sexuel par plusieurs femmes, voit ses dates de concert annulées les unes après les autres. Un an après, il continue de nier ce qui lui est reproché.

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Dans le milieu de la musique, comme dans les entreprises, les victimes craignent de témoigner. "On pourrait imaginer que, parce que dans le monde de l’art on est plus fragilisé, on a davantage besoin de réseau social et on vit plus dans la précarité, il est plus difficile de témoigner, indique Marie Buscatto, professeure de sociologie à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne auprès de RTL.fr. Mais dès qu’on fait des enquêtes sur les entreprises, on observe le même phénomène avec des gens qui ont tout à perdre à témoigner."


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