La prostitution envahit les réseaux sociaux. Un rapport de la Fondation Scelles, dévoilé ce mardi 3 juin, dénonce le détournement des nouvelles technologies au profit d'une prostitution 2.0. Whatsapp, Tinder, Facebook, Instagram, Snapchat, Airbnb, rares sont les applications à y échapper, constate l'étude.
En tout, 35 pays à la loupe ont été passé à la loupe. Et le constat est alarmant. En effet, les proxénètes utilisent Whatsapp pour communiquer entre eux et avec les prostitués, ils repèrent leurs proies sur Instagram et appâtent les clients via des petites annonces sur le web.
Cette nouvelle forme de prostitution a, depuis quelques années, supplanté la prostitution classique, sur la voie publique. En France, elle représenterait "deux tiers de la prostitution", selon le rapport. D'après une note du ministère français de l'Intérieur datée de mai 2018, "le pourcentage de victimes identifiées exerçant sur la voie publique était inférieur à celui des victimes exerçant en appartements ou en hôtels".
Le rapport est sans appel, "tous les pays sont touchés, quelle que doit la législation", souligne Yves Charpenel. Ainsi, une proxénète russe a été interpellée en 2016 pour avoir dirigé un réseau de prostitution au Liban et dans tout le Moyen-Orient via Whatsapp, dont le cryptage rend difficile sa surveillance par les autorités. En Israël, "Tinder est aujourd'hui l'outil le plus utilisé pour la recherche de personnes prostituées", selon le rapport.
En France, les jeunes filles, souvent mineures, sont repérées sur Snapchat ou Instagram, avant d'être prostituées dans des appartements loués sur la plateforme Airbnb et transformés en "bordels éphémères". En Zambie, les étudiants se rendent dans les cybercafés, dont les tarifs attractifs ont démocratisé l'accès à Internet, et utilisent les groupes WhatsApp et Facebook afin de mettre en relation les personnes qui se prostituent et les clients.
"Le numérique facilite la dissimulation, l'anonymat et la discrétion qui permettent de développer des activités illicites", observe la Fondation. "Depuis un même ordinateur, un réseau criminel peut repérer ses futures prostituées, faire venir les clients, puis blanchir l'argent", synthétise Yves Charpenel, magistrat et président de la Fondation.
Difficile, parfois, pour les autorités de caractériser ce proxénétisme qui se glisse dans les sites de petites annonces derrière des messages ambigus, promettant "massages", des "moments d'évasion" voire de "prendre une douche après".
"Une véritable gouvernance de l'internet reste à construire", estime la Fondation Scelles. En France, la loi sur la prostitution d'avril 2016, dont la mesure phare était la pénalisation des clients, impose aux hébergeurs et fournisseurs d'accès de mettre en place un système permettant aux utilisateurs de signaler des contenus frauduleux. "Ça ne suffit pas. Il faut davantage responsabiliser les plateformes", estime Yves Charpenel.
Cependant, le rapport note "de premiers jalons significatifs". En France, le site internet Vivastreet, visé par une enquête pour "proxénétisme aggravé", a décidé en juin 2018 de suspendre sa rubrique "Rencontres". l'objectif est de prévenir "tout abus" ou "usage inapproprié" de "certains utilisateurs".
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