Le mouvement est inédit en France. Apolitiques et hors du cadre syndicaliste, les "gilets jaunes" font pourtant trembler le pouvoir depuis le 17 novembre. Tant et si bien que l'exécutif a été contraint de renoncer aux augmentations de taxes sur les carburants, une mesure honnie par les porteurs de chasubles.
Une première victoire permise par d'illustres anonymes, qui mobilisent sur les réseaux sociaux, organisent barrages et rassemblements, communiquent avec les médias et les autorités. Il se disent chômeurs, salariés ou entrepreneurs et structurent au niveau local un mouvement sans leader identifié.
Mais parmi cette marée humaine qui déferle partout en France il y a des personnalités qui n'ont rien de "lambda" et dont la couleur politique se cache derrière le jaune des gilets de sécurité devenus un symbole de lutte sociale. Tour d'horizon de ces militants politiques qui se sont infiltrés dans le mouvement.
Il écume les plateaux de télévision et les studios de radio. Très à l'aise à l'oral, Benjamin Cauchy s'est illustré comme l’une des principales figures médiatiques du mouvement dans son département de Haute-Garonne. Mais ce cadre de 38 ans ne fait pas l'unanimité au sein des "gilets jaunes". En cause, ses accointances supposées avec l'extrême droite.
Alors que le mouvement devait désigner cinq porte-parole officiels dans la nuit de dimanche 25 à lundi 26 novembre, Benjamin Cauchy, lui, n'a finalement pas été choisi. Il ne représente dorénavant plus les "gilets jaunes" de Toulouse ni de la Haute-Garonne. Invitée de RTL le 26 novembre, la députée REM Brigitte Bourguignon a dénoncé son affiliation à l’ultra-droite. "Ce mouvement n’a pas envie d’être récupéré", affirmait-elle, saluant la décision des "gilets jaunes" de ne pas faire de Benjamin Cauchy leur porte-parole officiel.
Lorsqu'elle lui a demandé d'assumer ses liens avec le président de Debout La France, Nicolas Dupont-Aignan, ainsi que ses relations avec des groupes d'extrême droite, Benjamin Cauchy a botté en touche. "Je ne suis pas insensible aux idées gaullistes, mais ce n'est pas l'objet de mon engagement auprès des 'gilets jaunes'", s'est-il contenté d'affirmer.
Dénonçant un "manque de démocratie" au sein du mouvement, cet ancien conseiller municipal UMP à Laon (Aisne) a annoncé sur RTL la création d'un nouveau mouvement intitulé "Les Citrons", "parce qu'on en a marre d'être pressés, on est jaune et nous, on n’a pas envie de pépins", a-t-il développé.
Vêtu d'un gilet jaune rutilant, l'Arc de Triomphe en arrière-plan, un jeune homme dit tout le mal qu'il pense du comportement des forces de l'ordre en marge de la manifestation parisienne du 1er décembre. "J'ai vu des policiers déguisés en voyous. Donc en fait, on ne sait pas tellement si les gens qui détruisent des voitures, qui attaquent des policiers et des manifestants ne sont pas eux-mêmes des policiers", explique-t-il à des journalistes de la chaîne Russia Today.
Une intervention remarquée qui a éveillé les soupçons de certains internautes. Et certains n'ont pas tardé à identifier le jeune "gilet jaune". Loin d'être un anonyme, le manifestant se prénomme Axel Rokvam et n'est autre que le fondateur des "Veilleurs", un mouvement proche de la Manif pour tous, farouchement opposée au mariage gay et à la GPA, relatent nos confrères de L'Express.
Contacté par le magazine, le jeune homme a rétorqué qu'il ne voyait pas la pertinence de dévoiler sa proximité vis-à-vis de la Manif pour tous. Et de revenir sur le contexte de cette interview polémique : "J'ai participé aux 'gilets jaunes' ces trois samedis derniers. Avec un groupe d'ami, on a croisé ce journaliste un peu en marge de la manifestation, près du Drugstore Publicis. On lui a demandé si ça allait bien, on a un peu discuté et puis mes amis m'ont désigné pour répondre à ses questions."
Damien Jeanne ne cache pas ses opinions politiques. Loin de là. Sur Twitter, l'homme explique être "secrétaire départemental Debout La France 31 - Élu municipal en charge du numérique (site internet et réseaux sociaux). Il est également un fervent supporter des "gilets jaunes" dans son département de Haute-Garonne.
"Je participe aux 'gilets jaunes' comme simple citoyen et non en tant que membre de Debout la France. D'ailleurs sur le terrain, je n'évoque jamais mon appartenance à cette organisation politique", tient cependant à préciser Damien Jeanne aux journalistes de France 3, même s'il reconnaît que Debout la France "a demandé à [ses] adhérents" de participer au mouvement. "Notre soutien aux automobilistes n’est pas récent puisqu’il date de 2006 et de la privatisation des autoroutes", précise-t-il également.
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