1. Accueil
  2. Actu
  3. Société
  4. Fin de vie : euthanasie, suicide assisté, sédation... Quelles différences ?
3 min de lecture

Fin de vie : euthanasie, suicide assisté, sédation... Quelles différences ?

ÉCLAIRAGE - En France, seule la sédation profonde est autorisée. RTL.fr fait le point sur les autres dispositions qui existent à l'étranger pour la fin de vie.

La législation sur la fin de vie en France pourrait connaître un tournant.
La législation sur la fin de vie en France pourrait connaître un tournant.
Crédit : AFP
Coline Daclin
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

C'est un acte militant qui secoue forcément l'opinion publique. Alain Cocq, âgé de 57 ans et atteint d'une maladie incurable, promet de se laisser mourir. Son but : "montrer aux Français ce qu'est l'agonie obligée par la loi Leonetti". Il a annoncé cesser son traitement, de s'alimenter et de s'hydrater ce vendredi 4 septembre. 

Malgré sa demande auprès de la présidence, Alain Cocq s'est vu refuser par Emmanuel Macron dans une lettre le droit "à titre compassionnel" d'être placé en sédation profonde. En effet, la loi Claeys-Léonetti, adoptée en 2016, ne l'autorise que pour les personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme". 

À ce jour, c'est cette loi qui réglemente la fin de vie en France. Elle prévoit également la possibilité de rédiger des directives anticipées en cas de maladie grave. En revanche, elle ne permet ni l'euthanasie, ni le suicide assisté. Pour mieux comprendre les différences entre chaque expression, RTL fait le point.

La sédation profonde et continue

La sédation profonde et continue est la seule disposition autorisée dans le droit français. Le principe n'est pas de provoquer la mort du malade, mais de le placer dans un état inconscient et de diminuer la douleur grâce à des médicaments.

Les médecins arrêtent alors les traitements de maintien en vie, y compris la nutrition et l'hydratation, et laissent la maladie évoluer naturellement, jusqu'à la mort du patient. On parle aussi de "laisser mourir" ou d'"euthanasie passive".

En France, cette procédure n'est possible que pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme. Si la personne n'est pas capable de s'exprimer, c'est alors au médecin, avec les proches, de décider du recours ou non à la sédation profonde, en fonction des volontés exprimées par le patient au préalable.

Le suicide assisté

Le suicide assisté n'est pas autorisé dans la loi française, même si le rapport Sicard de 2012 y avait ouvert la voie. Il l'est en revanche en Suisse et dans plusieurs États américains. 

Là, ce n'est pas le médecin qui effectue l'injection létale, mais le patient lui-même. Le médecin fournit seulement le produit. Une tierce personne, un proche par exemple, peut aider le patient à faire l'injection, mais la loi suisse interdit de le faire pour un "mobile égoïste".

L'euthanasie

L'euthanasie est le fait de provoquer la mort d'un malade, toujours dans l'idée de soulager ses souffrances. Dans le cas d'une euthanasie active, c'est le médecin qui fait l'injection létale, toujours à la demande du patient.

Quelques pays l'autorisent aujourd'hui. C'est le cas des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg, ou encore de la Colombie. Là où elle est possible, l'euthanasie reste très encadrée.

Face aux différences de législation sur la fin de vie, certains patients français choisissent de se rendre à l'étranger pour se donner la mort. C'est notamment ce qu'avait choisi de faire la romancière Anne Bert en 2017, en allant en Belgique. Depuis, selon Le Monde, les médecins belges constateraient une augmentation des sollicitations de patients français.

La rédaction vous recommande
À écouter aussi