Alain Cocq, grièvement atteint par une maladie incurable, n'a pas été autorisé à commettre un suicide assisté. "Par ce que je ne suis pas au-dessus des lois, je ne suis pas en mesure d'accéder à votre demande", lui avait répondu Emmanuel Macron, interpellé. Dans la nuit de ce vendredi 4 à samedi 5 septembre, Alain Cocq a expliqué avoir cessé son traitement, toute alimentation et hydratation.
En direct sur Facebook, "le chemin de la délivrance commence et, croyez-moi, j'en suis heureux", a déclaré Alain Cocq. Il a expliqué avoir "fini son dernier repas" et mis fin à toute hydratation et tout traitement. "Je sais que les jours qui m'attendent vont être difficiles mais j'ai pris ma décision et je suis serein", a-t-il ajouté.
Alain Cocq avait écrit au président de la République afin que celui-ci autorise un médecin à lui prescrire un barbiturique, "à titre compassionnel", afin qu'il puisse "partir en paix". "Votre souhait est de solliciter une aide active à mourir qui n'est aujourd'hui pas permise dans notre pays", a répondu Emmanuel Macron.
En 2016, la loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie a autorisé la sédation profonde, mais uniquement pour les malades dont le pronostic vital est engagé "à court terme". Or, Alain Cocq n'est pas en mesure que sa fin de vie approche à court terme, même s'il se dit "en phase finale depuis 34 ans" du fait d'une maladie dégénérative très douloureuse.
Afin de "montrer aux Français ce qu'est l'agonie obligée par la loi Léonetti", Alain Cocq a décidé de diffuser sa fin de vie, dont il estime qu'elle durera "quatre-cinq jours", dès samedi matin au réveil, "en direct sur (sa) page Facebook". Il a affiché en prévision son "attestation de refus de soin" par laquelle il interdit toute réanimation, une fois son heure venue.
Cette histoire n'est pas sans faire écho à la fin de vie de Vincent Lambert, un infirmier en état végatif, est décédé en juillet 2019 après une sédation profonde voulue par son épouse et son neveu François, mais à laquelle ses parents se sont opposés.
Cela "montre que la loi Leonetti est une loi inhumaine", a déclaré son neveu François Lambert à l'AFP, qui a longuement rencontré Alain Cocq lundi. Le neveu de Vincent Lambert espère, avec la mort d'Alain Cocq, "une prise de conscience, qu'on verra ce qu'est cette médecine disant que 'laisser pourrir c'est humaniser' et que 'donner une dose létale c'est tuer', alors que le résultat final revient à la même chose".
Jean-Luc Roméro-Michel, président de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), a pour sa part dénoncé sur CNews la "violence" que l'État impose à Alain Cocq. Il "a des douleurs physiques qu'on ne peut pas soulager aujourd'hui et on le laisse sans réponse", s'est-il insurgé.
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