Le déconfinement approche, et avec lui la réouverture des établissements scolaires. À partir du 11 mai, écoles, collèges et lycées accueilleront de nouveau leurs élèves après avoir été fermés le mois dernier. Une rentrée un peu spéciale dont les dispositions doivent être détaillées dans le plan de déconfinement qu'Édouard Philippe présentera à l'Assemblée nationale ce mardi 28 avril.
Ce plan élaboré en concertation avec Jean Castex et chaque ministre du gouvernement, s'articulera autour de six grands chapitres comprenant la rentrée scolaire, mais aussi la politique sanitaire, le retour au travail des adultes, le commerce, les transports et les rassemblements religieux ou culturels.
Au sujet des établissements scolaires, Jean-Michel Blanquer a déjà en partie évoqué les modalités dans lesquelles la rentrée devra se faire, mais le flou persiste autour des consignes sanitaires. Seule certitude : la réouverture des établissements scolaires sera "progressive".
Lors de son allocution du 13 avril, Emmanuel Macron avait insisté : l'objectif premier de la réouverture des écoles est de ne pas creuser davantage les inégalités.
C'est pourquoi les établissements scolaires qui rouvriront les premiers seront ceux des quartiers populaires et des campagnes. Les élèves de ces écoles, collèges et lycées sont davantage exposés aux difficultés engendrées par l'école à la maison avec des problèmes d'accès au numérique ou de parents qui ne sont pas disposés à leur apporter l'aide dont ils ont besoin.
Le 11 mai sera le jour de la pré-rentrée des enseignants. Le lendemain, les premiers élèves concernés par la reprse de l'école seront "les grandes sections, les CP et les CM2", a annoncé Jean-Michel Blanquer. Ils seront suivis une semaine plus tard, celle du 18 mai, par les élèves de sixième et de troisième et par les élèves des lycées professionnels en ateliers industriels. Enfin, pour la semaine du 25 mai, tous les autres niveaux seront concernés.
Le retour à l'école sera "progressif" mais se fera aussi sur la base du volontariat. Concrètement, les parents d'un élève pourront décider de ne pas l'envoyer l'école le 11 mai. Cependant, les familles qui auront choisi cette option auront l'obligation d'assurer l'enseignement à distance des enfants.
Afin de respecter les consignes de distanciation sociale, les élèves ne seront pas plus de 15 par classe. Ceci demandera une certaine organisation, et notamment de revoir les emplois du temps pour permettre aux élèves d'étudier par petits groupes et en alternance.
Concernant les mesures d'hygiène, le ministre de l'Éducation nationale a assuré qu'il fallait "nettoyer les locaux", mais aucune consigne précise n'a été donnée sur d'éventuelles distributions de masques ou de gel hydroalcoolique.
Ce manque de précisions concernant les conditions sanitaires du retour à l'école, inquiète les syndicats d'enseignants et de parents d'élèves. D'autant plus que l'Ordre des médecins et le conseil scientifique se sont eux-mêmes prononcés contre cette rentrée qu'ils jugent prématurée. La crainte principale est que le rassemblement de tous ces élèves relance la propagation du virus.
Par ailleurs, le Défenseur des droits Jacques Toubon s'est dit défavorable à un retour à l'école sur la base du volontariat. "Ça donne l’impression que ce sont les familles qui ont le moins besoin de l’école qui vont pouvoir tranquillement décider si c’est plus confortable d’aller à l’école que de rester confinés", a-t-il déclaré dimanche 26 avril sur les ondes d'Europe 1.
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