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Un marteau de vente aux enchères (illustration)
Crédit : KTSDESIGN / SCIENCE PHOTO LIBRARY / KTS / Science Photo Library via AFP
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Adjugé... vendu ! Ces mots, Aymeric les prononce à chaque enchère depuis plus de 10 ans. Mais ce "spectacle", comme il l'appelle, où il se place en "chef d'orchestre", n'est que la face émergée de l'iceberg. Son métier de commissaire-priseur, c'est aussi un immense travail de fond et d'investigation pour dénicher les plus belles pépites dissimulées dans la nature. Au micro de Faustine Bollaert, il raconte les histoires derrière ses plus belles trouvailles.
Aymeric se souvient d'une famille très riche, ayant en sa possession des dessins d'Eugène Delacroix. Le couple avait fait appel à lui pour estimer leur valeur. Mais une fois sur place, c'est une statue qui a capté son regard. Posé à côté d'un bouquet de fleurs, un marbre de Rodin. "C'est une copie, ne perdez pas votre temps", lui dit le couple.
En observant de plus près, puis en le touchant, un détail retient son attention : "Je passe mon index sur la colonne vertébrale de cette femme, et alors qu'on ne voit rien, je sens chacune de ses vertèbres sous mes doigts". La marque de fabrique du sculpteur français. Il ne fait désormais plus aucun doute, il provient, au moins, d'un ouvrier très expérimenté. Mais il reste une dernière étape, pour confirmer qu'il a bien été taillé par Rodin : la validation du comité Rodin, qui est : "le grand spécialiste, le grand conservateur de l'artiste".
Aymeric a bien fait de suivre son intuition et d'aller au bout de la démarche : "Au mois d'avril, le comité Rodin m'a rappelé en me disant : 'Ne revenez pas le chercher trop tôt parce que c'est un tellement beau marbre que je suis content de l'avoir sous les yeux'", raconte -t-il.
Ce n'est pas la première fois que le commissaire-priseur est mis sur une fausse piste. Un jour, une retraitée le contacte et affirme qu'elle a en sa possession un instrument du célèbre atelier Stradivarius. Aymeric se rend alors sur place, à la Roche-sur-Yon, pour authentifier l'instrument.
Et puis, c'est la déception : "Il y a bien l'étiquette Stradivarius avec une année Crémone, mais c'est une copie, un violon d'étude qui a été fait d'après un modèle de Stradivarius". La désillusion est de courte durée : à peine l'objet reposé, Aymeric aperçoit accroché au mur un somptueux tableau. "Il représente un enfant en train de prier sur des instruments de torture, il y a la croix de la crucifixion du Christ".
Guidé par son intuition, le commissaire-priseur se rend chez un antiquaire. Mais ce sont finalement les experts spécialisés, avec lesquels il travaille, qui décèlent sa vraie valeur. "Ce tableau était l'œuvre des Frères Le Nain : c'est le premier collectif d'artistes de l'histoire de France". Mieux encore : "C'était un tableau inédit datant du temps de Louis XIV".
"Elle vit au milieu d'un musée"
Aymeric à propos de la maison de Brigitte
Apprenant la nouvelle, le Louvre formule immédiatement une offre de 1.500.000 euros. En dépit de la somme astronomique posée sur la table, Aymeric ne cède pas, estimant qu'il vaut bien plus. À l'issu d'une ultime négociation avec le musée, ce dernier décide de le classer "trésor national", empêchant de fait sa vente à un investisseur étranger. Ce n'est pas suffisant pour décourager le commissaire-priseur. "On avait trois clients français qui étaient chacun à plus de 2 millions d'euros d'enchères. On l'a finalement vendu à 3,6 millions euros. Et la propriétaire, ce jour-là, m'a dit merci", sourit-il.
Outre les œuvres d'art françaises, des trésors venus des quatre coins du monde sont également perdus dans les caves, les greniers de l'hexagone. La maison de Brigitte, présente dans les studios RTL est la championne du genre. "Elle vit au milieu d'un musée", raconte Aymeric qui avait été missionné pour estimer ses biens. Dans la vieille bâtisse, il a trouvé une pléthore d'œuvres d'art.
"Il y avait des vases de Chine avec des marques impériales, des vases de Lalique extrêmement précieux, d'autres en bronze. C'était une espèce de chasse au trésor", retrace-t-il.
Grâce à l'intervention d'Aymeric, Brigitte va vendre l'un de ses bronzes le mois prochain, et espère en tirer une belle somme. "J'avoue que je palpite !", conclut-elle.
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