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Après avoir perdu son mari d'un cancer du cerveau à seulement 39 ans, elle lance un appel aux dons sur RTL

Pauline Crucis raconte sur RTL le combat de son mari, Jean-Charles, contre un cancer du cerveau qui l'a emporté à seulement 39 ans. Désormais associée à l'Institut du Cerveau, elle lance un appel aux dons pour aider la recherche à terrasser ce "dragon".

Pauline Crucis, invitée sur RTL, le 3 décembre, pour évoquer le combat de son mari, mort d'un cancer du cerveau à 39 ans

Crédit : RTL

"Le cancer du cerveau est un dragon, un mix de maladies horribles", témoigne Pauline Crucis après le décès de son mari

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L'INTÉGRALE - RTL Midi du 03 décembre 2025

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Amandine Bégot - édité par Jérémy Descours

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Jean-Charles Crucis est mort le 30 juillet 2025. Il avait 39 ans. Depuis plus d'un an, ce père de famille se battait contre un cancer du cerveau. À l'occasion de la Journée nationale du cancer du cerveau, ce mercredi 3 décembre, Pauline Crucis, revient sur RTL sur le combat de son mari. Chaque année, ce cancer touche 6.000 nouveaux patients en France, des patients souvent jeunes. Parmi eux, 4.000 en meurt.

"Jean-Charles a été diagnostiqué à 38 ans, en janvier 2024, d'un cancer du cerveau qu'on croyait intermédiaire, explique son épouse. Il a enchaîné 15 mois de traitement avec une biopsie, 33 séances de radiothérapie, une chirurgie en condition éveillée, c'est-à-dire qu'on réveille la personne pendant son opération du cerveau. Ensuite, une double chimiothérapie. Et au fur et à mesure, tous les signaux étaient au vert. On pensait qu'il irait bien." 


"Fin mars de cette année 2025, on nous a annoncé sa rémission", ajoute-t-elle. Conscient qu'une guérison du cancer du cerveau est encore impossible aujourd'hui, le couple, poussé par les médecins, se projette malgré tout vers l'avenir.

On pensait qu'on avait 10, 15, peut-être 20 ans devant nous

Pauline Crucis

"On pensait qu'on avait 10, 15, peut-être 20 ans devant nous... On nous disait qu'on pouvait faire un deuxième enfant, qu'on pouvait reprendre nos projets, reprendre notre vie. On est partis tous les deux en vacances en amoureux pour fêter cette rémission début mai", poursuit la jeune femme de 34 ans. 

À leur retour, c'est "la douche froide". Jean-Charles est victime d'une rechute quasi immédiate. Une rechute que "les médecins n'ont pas pu anticiper et n'ont même pas comprise. On est tombés de 100 étages", confie Pauline Crucis. 

Son mari décède deux mois et demi après. "Il n'est pas juste mort d'un cancer en deux mois et demi. C'est un dragon ce cancer qui écrase tout sur son passage. C'est un dragon parce que c'est un mix de maladies horribles sur un jeune homme beau, fort, compétiteur, avec un esprit de battant, un marathonien, quelqu'un de sain. Ça lui prend tout".

Son mari s'est battu "comme un lion"

Au micro de RTL, Pauline Crucis raconte comment son mari s'est battu "comme un lion" durant ces deux mois et demi. "Les médecins n'en revenaient pas. Parce qu'avec l'évolution de la tumeur qu'il a eue, il aurait dû mourir en trois semaines. Et il est mort en deux mois et demi parce qu'il ne lâchait rien. Ce sont les organes qui lâchaient à la fin. Moi, je ne vis pas un deuil, j'en ai vécu 100", lâche-t-elle. 

Au fil des jours, la trentenaire voit progressivement la santé de son compagnon se détériorer. "J'ai vu mon mari qui perdait l'usage de ses bras, de ses jambes, l'usage du langage, sa conscience, sa lucidité, raconte Pauline Crucis. Il ne pouvait plus se lever, il ne pouvait plus se laver, il ne pouvait plus manger tout seul, il ne pouvait plus parler, il ne pouvait plus communiquer avec nous."

Et d'ajouter : "Vous voyez la personne qui part comme une sorte de Charcot mêlé à Alzheimer, mêlé à un cancer généralisé. C'est épouvantable".

J'étais là quand il est mort dans mes bras

Pauline Crucis

Dans son combat contre au cancer, Jean-Charles Crucis n'était pas seul. Le sportif a pu compter sur le soutien de sa femme mais aussi sur celui de sa petite fille, de ses amis et de sa famille. "Je l'ai accompagnée jusqu'au bout. J'ai passé les trois dernières semaines de sa vie en soins palliatifs avec lui, jour et nuit. Je rentrais juste 45 minutes tous les deux jours pour me laver les cheveux à la maison. Notre fille, notre petite fille qui avait deux ans et demi quand son papa est mort, venait tous les jours pour le voir, pour comprendre au fur et à mesure". 

Jusqu'au jour où Jean-Charles Crucis est décédé, le 30 juillet 2025. "J'étais là quand il est mort dans mes bras. Dans les derniers jours, il fallait que je le laisse partir moi. Et ça, c'est quelque chose de très dur. Et c'est quelque chose que je souhaite à personne. Parce que quand on dit à la personne qu'on aime plus que tout au monde, 'vas-y, tu peux y aller, ça ira', c'est odieux. C'est odieux à 34 ans et c'est odieux à 39", témoigne la jeune femme sur RTL.

La recherche a "besoin de moyens"

Depuis la disparition de son mari, Pauline Crucis se bat. Non pas pour son mari, qui "n'aimait pas les médecins". "On lui avait dit qu'il irait bien et puis finalement, il est mort. Donc à la fin, il leur en voulait. Toujours avec humour, mais il leur en voulait", ajoute-t-elle sur RTL.

"Ce qui est horrible, c'est qu'aujourd'hui, la recherche a besoin de moyens poursuit la trentenaire. Les médecins ont été impuissants face au cas de mon mari. Ils ont choisi une spécialité épouvantable dans laquelle ils annoncent tous les jours des trucs horribles à des familles et à des gens comme moi. Et on ne leur donne pas les moyens de trouver des alternatives."

Il faut qu'on entre dans une culture de don

Pauline Crucis

La jeune maman, désormais associée à l'Institut du Cerveau, se bat pour récolter des dons pour aider la recherche. Et malgré cette épreuve, Pauline Crucis croit au progrès, notamment grâce aux médecins rencontrés à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris durant la maladie de son mari. 

"Ils [les médecins, NDLR] me le disent, droit dans les yeux, ils me disent, on y arrivera, on sait faire ça, on sait buter des méchantes cellules qui prolifèrent, on sait le faire, c'est compliqué parce que c'est le cerveau. Il y a la barrière hémato-encéphalique, donc il faut réussir à y aller. Mais on sait le faire. C'est comme un Paris-New York, est-ce qu'on le fait en ULM ou est-ce qu'on le fait en A380 ? Est-ce qu'on met 5 ans ou 30 ans ?", martèle-t-elle. 

Ce combat pour la recherche, Pauline Crucis le mène dans un contexte international particulièrement tendu suite aux coupes budgétaires du président Donald Trump aux États-Unis. "On est quand même tirés par la recherche des États-Unis et leurs avancées... on en bénéficie. Aujourd'hui, c'est absolument essentiel que la France et l'Union européenne prennent le relais. C'est pour ça qu'il faut qu'on entre dans une culture de don, de mécénat, que ce soit les grandes entreprises, les particuliers". 

Vous pouvez faire un don pour la recherche sur le site de l'Institut du Cerveau.

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