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3 min de lecture
Noémie dans "Un jour, une vie" sur RTL
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Noémie se réveille un matin de 2022 avec une très mauvaise surprise. La lycéenne apprend, par le message d'un "parfait inconnu", qu'elle est victime de "deepfakes", c'est-à-dire d'images trafiquées par l'IA à des fins malveillantes.
Lorsqu'elle se rend sur le réseau social concerné : Snapchat, elle ne peut que constater, impuissante, l'ampleur des dégâts. "Il y avait des photos lambda que j'avais postées sur les réseaux sociaux, qui étaient détournées grâce à une intelligence artificielle pour me 'dénuder'. Et des vraies femmes nues dont on ne voyait pas la tête, où était utilisé le pronom 'je' pour faire croire que j'étais derrière ces comptes", retrace Noémie au micro de Faustine Bollaert.
Très vite, les "deepfakes" de Noémie se multiplient et envahissent les principaux réseaux sociaux, entrainants dans leur sillage des réactions, des messages... auxquelles l'adolescente n'est absolument pas préparée : "J'avais constamment cette boule d'angoisse. C'était devenu quotidien, je vivais avec le stress et l'anxiété".
Quand les images trafiquées poussent les portes de son nouvel établissement et pénètrent dans la cour, Noémie se décide à agir. "J'ai eu des échos comme quoi des nudes tourneraient sur moi". L'adolescente est plus décidée que jamais à mettre la main sur le responsable de tous ses maux. Et pour y arriver, elle part d'un constat simple : "Les photos qui tombaient sur les réseaux sociaux étaient des photos qui étaient publiées sur mes comptes privés, ainsi, j'ai vite compris qu'il y avait quelqu'un parmi mes abonnés qui prenait en capture". Cela a, de fait, considérablement réduit la liste des potentiels auteurs.
Afin d'identifier le plus efficacement possible son harceleur, elle met en place une méthode assez simple, mais bien rodée. Régulièrement, elle poste des "stories", avec une petite subtilité : au préalable, elle sélectionne méthodiquement les personnes qui peuvent la voir. Et si l'une des images qu'elle vient de poster fuite, elle sait, au moins, que le responsable fait partie de la liste.
Au fur et à mesure qu'elle use de cette technique, l'étau se resserre. "J'ai commencé cette enquête en 2024. Et je suis tombée à deux personnes en octobre 2024", retrace-t-elle. Après un an d'investigation, Noémie entrevoit enfin le bout du tunnel. Après des mois de peur et d'harcèlement, l'empêchant de vivre une adolescence "normale".
Finalement, lorsqu'elle met la main sur l'auteur de ces images trafiquées, elle se rend compte qu'elle a été, un temps, dans la même classe que lui : "C'était mon camarade durant mes années de collège, il a été dans ma classe en quatrième et en troisième".
En 2024, Noémie avait porté plainte contre X, obligeant le responsable des "deepfakes" à répondre de ses actes, une fois identifié. "L'excuse qu'il a donnée aux policiers, c'est que je l'aurais recalé en troisième (...) Il a voulu se venger en m'humiliant", explique-t-elle.
Au final, le jeune garçon a été condamné le 1er octobre 2025 à "six mois de prison avec sursis, un suivi psychiatrique, l'interdiction de rentrer en contact avec moi (Noémie, ndlr) pendant trois ans et des dommages et intérêts s'élevant à 4000 euros".
Pour conclure, Noémie aimerait faire passer un petit message de prévention : il faut "se méfier des apparences et prendre conscience que chaque photo qu'on publie sur internet peut être utilisée contre vous".
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