Michelin, Renault et Peugeot avaient déjà fermé toutes leurs usines en France au début de la semaine, Toyota a fait de même à Valenciennes. Et voilà que les équipementiers automobiles, ceux qui font les pièces détachées, comme Valéo, Plastic Omnium ou Faurecia, s'arrêtent également.
Ce sont des noms qui sont bien moins connus que celui des constructeurs automobiles, alors qu'ils jouent un rôle essentiel dans la construction des véhicules. Ce sont des géants mondiaux, qui font des milliards d'euros de chiffre d'affaire et qui possèdent plusieurs usines en France.
Le problème n'est pas spécifiquement français. BMW a annoncé la fermeture de toutes ses usines en Europe et en Asie, Fiat a également coupé le moteur dans presque toute l'Europe jusqu'au 27 mars, tout comme Volkswagen où, avant ce soir, toutes les installations sur le Vieux Continent seront stoppées pour au moins deux semaines.
Aux États-Unis, l'usine Tesla de Fremont, en Californie, a elle aussi calé, alors que Ford, General Motors et Chrysler avait déjà fermé leurs portes tout récemment, ainsi que, figurez-vous, les motos Harley-Davidson. C'est la panne mondiale.
Cette panne s'explique en partie parce que les acheteurs ont déserté les concessions. Il faut se souvenir que, lors du confinement en Chine, les ventes de voitures neuves ont chuté de 85% au mois de février. En France, les concessions sont tout simplement fermées aussi depuis mardi, puisque considérées comme des commerces non essentiels, alors que les garages et les stations-services restent ouverts.
Pas de clients donc, mais aussi pas toujours suffisamment de pièces détachées, à cause de la fermeture des sous-traitants, en France ou ailleurs. Et il n'y a pas que cela, ce sont aussi les salariés qui manquent, à cause de la garde des enfants qui n'ont plus de classe a suivre, ou bien parce qu'ils redoutent la contagion.
C'est le cas en France et c'est pareil partout. Aux États-Unis par exemple, les usines des trois grands constructeurs ont été fermées à la suite d'un accord avec le grand syndicat, qui voulait protéger la santé de ses adhérents, après la découverte d'un cas de maladie dans une usine de Chrysler. Il faut dire que ce n'est pas si simple de continuer à travailler, au moins en France.
D'abord parce que, vu la pénurie de masques et de gel, la sécurité totale n'est pas assurée sur tous les sites. Ensuite parce que, dans le secteur industriel, il y a une différence de condition entre les cadres, qui peuvent travailler chez eux avec leur téléphone, et les opérateurs de production, dont la présence sur site est indispensable.
Cela fait une très grosse différence de condition face la contagion. Le gouvernement incite les employeurs à utiliser la prime défiscalisée pour augmenter ceux qui continuent à travailler dans cette période dangereuse. S'ils s'arrêtent de produire et de vendre, il est question de savoir combien de temps les constructeurs vont pouvoir tenir. Ford, par exemple, vient de contracter un prêt de 15 milliards de dollars pour tenir durant cette période.
Pour nos constructeurs, tout dépendra de la durée de la crise. PSA était plutôt en forme, avant l'épidémie, avec de bonnes ventes et des marges élevées. Ce n'était pas le cas de Renault, éprouvé par une gamme vieillissante, le surinvestissement des années précédentes et la crise avec Nissan. L'État n'exclut pas de monter au capital du constructeur si les difficultés s'approfondissent.
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