Grammy Awards 2017 : Beyoncé, Katy Perry... les 4 moments politiques de la soirée
La 59e cérémonie des Grammy Awards, qui s'est déroulée dans la nuit du 12 au 13 février, a connu plusieurs interventions fortes d'artistes.

Si le climat est particulièrement tendu aux États-Unis depuis l'élection de Donald Trump, les stars, qui lui sont majoritairement opposées, ne manquent pas une occasion de s'en prendre au président nouvellement entré en fonctions. Les Grammy Awards, qui se sont tenus dans la nuit du 12 au 13 février, étaient une occasion en or. Entre le sacre d'Adele, la prestation des Daft Punk et celle de Beyoncé, cette 59e cérémonie a été jalonnée d'instants politiques.
À commencer par le groupe de rap A Tribe Called Quest, qui a recréé un mur sur scène, en référence à celui que Donald Trump a promis de bâtir le long de la frontière mexicaine. De son côté, Katy Perry a misé sur sa tenue pour faire passer son engagement féministe. Tandis que Beyoncé s'est faite l'étendard de la communauté afro-américaine, et que Jennifer Lopez a demandé aux artistes de se mettre au travail. Retour sur les moments les plus forts.
1. A Tribe Called Quest démonte un mur
L'une des performances les plus fortes de la soirée a été donnée par le groupe de rap A Tribe Called Quest. La formation de Q-Tip s'est jointe à Busta Rhymes pour dénoncer clairement la politique discriminatoire menée par Donald Trump.
Je veux remercier le président Agent Orange d'avoir manqué l'initiative du boycott anti-musulman
Busta Rhymes
"J'aimerais remercier le président Agent Orange de répandre tout le Mal qu'il perpétue depuis toujours à travers les États-Unis. Je veux remercier le président Agent Orange d'avoir manqué l'initiative du boycott anti-musulman, a dit Busta Rhymes sur scène. Nous avançons ensemble. Nous, le peuple". Au même moment, des chanteurs démontent à coup de pieds un mur de briques, symbolisant celui que Donald Trump veut faire construire à la frontière du Mexique.
À la fin de la performance, des personnes de toutes origines sont montés sur scène, tandis que les rappeurs ont levé leur poing en l'air, avant de se joindre aux figurants. "Resist, resist, resist", ont-ils sommé la foule du Staples Center, de Los Angeles.
2. Beyoncé s'engage pour la diversité
Nommée dans 9 catégories, Beyoncé a été la grande boudée du palmarès, ne repartant qu'avec deux trophées, battue par Adele. Mais Queen B. a tout de même offert de beaux moments, notamment lors de sa prestation hors-normes.
Beyoncé a aussi livré un message fort lors de son discours de remerciement pour le Meilleur album contemporain de musique urbaine : "Mon but avec le film et l'album était de créer une œuvre d'art qui donnerait une voix à notre peine, nos combats, notre obscurité et notre histoire. De nous confronter aux problèmes qui nous mettent mal à l'aise (...) Il est vital que nous apprenions du passé, et reconnaissions notre tendance à répéter les mêmes erreurs".
Il est vital que nous apprenions du passé, et reconnaissions notre tendance à répéter les mêmes erreurs
Beyoncé
Lemonade est en effet le premier album dans lequel Beyoncé s'engage, plus particulièrement, sur la question afro-américaine. Notons aussi la déclaration d'amour que lui a adressé Adele, où elle la remercie de "permettre à ses amis noirs de parler en leur nom".
3. La tenue féministe de Katy Perry
Cette 59e cérémonie des Grammy Awards a marqué le grand retour de Katy Perry, 4 ans après Prism. La chanteuse de pop déjantée est apparue assez sérieuse, pour un titre qui l'est tout autant : Chained To the Rhythm, où il est question d'une société qui oublie de réfléchir. Mais il fallait regarder du côté des accessoires pour déceler son engagement.
Cette fervente supportrice de Hillary Clinton est apparue dans un costume noir et blanc signé Tom Ford, avec un brassard portant le slogan "Persist". Une référence à la dernière polémique sexiste en date ayant secoué le Sénat américain. La sénatrice démocrate Elizabeth Warren avait été interrompue en pleine lecture d'une lettre de Coretta Scott King, veuve de Martin Luther King. Sur Twitter, elle a réagi par ces mots : "Voyez ça comme un avertissement : nous ne seront pas réduits au silence. Nous parlerons haut et fort. Et nous persisterons." Katy Perry arborait aussi une broche du Planning familial américain, menacé par l'administration Trump. Pour parler de sa tenue sur Twitter, la popstar a employé le hashtag féministe #Dresslikeawoman.
4. Jennifer Lopez sur le rôle des artistes
La chanteuse latino a eu l'honneur de remettre le tout premier prix de la soirée. Profitant de cette exposition sans pareille, elle s'est fendue d'un discours sur le rôle des artistes dans une Amérique divisée face à Trump, qui cristallise la haine de l'industrie du divertissement. JLO en a profité pour appuyé son propos en citant une écrivaine américaine majeure, Prix Pulitzer en 1988, et prix Nobel de littérature en 1993.
Il est précisément temps que les artistes se mettent au travail
Jennifer Lopez
"À ce moment précis de l'histoire, nos voix sont plus essentielles que jamais, affirme Jennifer Lopez. Comme Toni Morrison l'a un jour dit, il est précisément temps que les artistes se mettent au travail. Il n'y a pas de temps pour le désespoir, pas de temps pour avoir pitié de soi, pas de temps pour le silence, et pas de place pour la peur."
La chanteuse est aussi revenue sur l'utilisation de la musique en tant que langage universel : "Nous pratiquons le langage, c'est ainsi que les civilisations se soignent. Alors ce soir, nous célébrons notre langage le plus universel, la musique, alors que nous honorons les voix du passé et du présent".
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