Amis des mots, le Bonbon sur la langue étant toujours à la pointe de l’actu, c’est la Coupe du monde de football qui nous inspire. Quand on est correctrice dans un quotidien, comme moi, il faut tout connaître, de la mode à la politique en passant, eh oui, par le foot.
Je me souviens d’une collègue correctrice, il y a quelques années, désemparée par le vocabulaire d’un article du Monde sur le football, et pestant : “Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire de portier ?” L’article disait : “Le portier s’empare du cuir”… Pour un fan de football, c’est facile : “Le portier s’empare du cuir”, ça veut dire que le gardien de but s’empare du ballon ! Mais pour une correctrice férue de littérature et d’opéra, c’est un peu moins transparent. Heureusement pour moi, je partage le canapé d’un supporteur.
C’est vrai qu’il y a tout un vocabulaire du football, des images délicieuses, et je me suis régalée dernièrement avec un livre qui en répertorie tout plein, intitulé En plein dans la lucarne ! C’est de Michel Denisot, qui s’est acoquiné pour l’occasion avec deux linguistes, Médéric Gasquet-Cyrus et Arnaud Richard. Ça vient de sortir aux éditions Le Robert.
La lucarne, c’est le coin supérieur du but – ça, au moins, je le savais ! En revanche, j’ai appris que l’extrême opposé, tout en bas de la cage de but, s’appelle le soupirail. C’est assez logique, tout compte fait, on reste dans les métaphores “maisonnesques”.
Mais tenez, c’est l’heure du petit déj (sans trait d’union, le petit déj, mini-révision de la semaine dernière) : savez-vous ce qu’est une biscotte, quand elle ne se mange pas, amis des mots ? Un carton jaune, un avertissement, quoi ! C’est vrai que ça y ressemble (de loin).
J’ai appris également ce que signifie bouffer la feuille de match : c’est rater une occasion de but qui aurait pu changer l’issue de la rencontre. Ah, et j’aime bien celle-ci : avoir les pieds carrés, c’est se montrer particulièrement maladroit, et Michel Denisot raconte que la mère de Kylian Mbappé a déclaré un jour qu’un joueur avait “des casseroles au bout des jambes”. (Il ne dit pas quel joueur mais il précise que c’est un natif de Bondy)
Qu’est-ce qu’on a encore comme belles expressions ? Tenez, un caviar, au foot, ça ne se mange pas plus qu’une biscotte, c’est une passe qui amène à un but inratable. Et ah oui, enrhumer l’adversaire, c’est lui passer devant sans se faire prendre le ballon (j’imagine que l’idée c’est qu’on passe si vite qu’on crée un courant d’air qui le fait attraper froid). Enfin, j’espère que ce n’est pas une équipe de coiffeurs que Didier Deschamps a sélectionnée, parce que c’est une profession tout à fait noble, mais qui désigne… de mauvais footballeurs !
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