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Benito Mussolini : comment le "duce" a précipité l'Italie dans le chaos

PODCAST - Benito Mussolini, figure charismatique et opportuniste, a imposé un régime totalitaire en Italie pendant plus de 20 ans. Leader populaire, il ambitionnait de forger un "homme nouveau" et de restaurer la grandeur passée de l’Empire romain.

Adolf Hitler (à gauche) et le Premier ministre italien Benito Mussolini (à droite) dans une voiture ouverte en train de circuler à Florence. La visite d'État du chef d'État du 3 au 9 mai 1938 était une démonstration de pouvoir fasciste.

Crédit : DB / dpa Picture-Alliance via AFP

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Animé par une soif insatiable de pouvoir, Benito Mussolini a pris le contrôle de l'Italie pendant 21 ans. Il a renié ses idéaux socialistes pour devenir le fondateur du nationalisme italien. Son alliance avec Hitler a conduit l'Italie au désastre et sa fin a été aussi brutale que son ascension.

Mussolini est né en 1883 dans un village du nord de l’Italie. Fils d’un forgeron et d’une institutrice, il a reçu une bonne éducation malgré un tempérament violent. Il a même dû changer d’école après avoir donné un coup de couteau à un camarade.

Influencé par son père, il a très tôt adhéré très jeune au Parti socialiste italien. Pour fuir le service militaire, il s’est exilé en Suisse pour fuir le service militaire, a mené une vie errante et a fréquenté les milieux révolutionnaires.

De socialiste à nationaliste

De retour en Italie, il est devenu journaliste puis directeur de L’Avanti, le journal du Parti socialiste, qu’il a transformé en un véritable succès : le tirage est passé de 20.000 à 100.000 exemplaires. Sur le plan privé, il s’est marié à Rachele Guidi, issue comme lui d’un milieu modeste, avec qui il a eu cinq enfants, tout en multipliant les maîtresses.

Mais la guerre a marqué un tournant : Mussolini a abandonné le pacifisme socialisme pour prôner l’entrée en guerre, ce qui lui a valu l'exclusion de son parti. Il est parti combattre et a été blessé lors d’un exercice.

À la fin du conflit, l’Italie était meurtri : 500.000 morts et aucune récompense territoriale obtenue au traité de Versailles. Mussolini a profité de cette crise pour fonder en 1919 "les faisceaux de combat", un mouvement nationaliste et violent. Il a rallié d'anciens combattants frustrés et les conservateurs inquiets face à la montée du communisme.

Promettant le retour à l'ordre, il a bâti des alliances à droite comme à gauche. Son mouvement est devenu le Parti national fasciste. Il a même soigné son image : beaux costumes et haut-de-forme. Mais il a vite compris qu’il n’accéderait pas au pouvoir par les urnes.

La marche sur Rome

En octobre 1922, il a organisé la marche sur Rome : 30.000 partisans fascistes ont convergé vers la capitale. Cette marche n’était pas un affrontement militaire, mais une démonstration de force. Resté à Milan, Mussolini obtient le pouvoir légalement lorsque le roi Victor-Emmanuel III, craignant une guerre civile, le nomme président du Conseil.

Le 30 octobre 1922, Mussolini a ainsi accédé légalement au pouvoir. D'abord modéré, son gouvernement ne comptait que trois ministres fascistes.
Mais dès le mois suivant, Mussolini a obtenu les pleins pouvoirs. Les fascistes ont remporté une majorité écrasante.

L’opposition a subsisté. Le socialiste Giacomo Matteotti a dénoncé le régime, mais il est enlevé et assassiné. Le scandale affaiblit Mussolini qui a fini par assumer publiquement la responsabilité du meurtre. La dictature fasciste s’est officiellement installée.

Alliance fatale

À partir du milieu des années 1920, Mussolini n’a plus eu de comptes à rendre au Parlement. Il a fait arrêter et exiler les opposants grâce à la police politique et a supprimé les syndicats et la presse libre. Le Parti fasciste est devenu le seul parti autorisé. Il a purgé régulièrement ses rangs et a embrigadé les jeunes. Mussolini s’est imposé comme le Duce, le guide, omniprésent dans les médias, les écoles, les rues.

À l'approche de la seconde guerre, il a d’abord cherché à s’allier avec la France et le Royaume-Uni contre Hitler. Mais après l’invasion de l’Éthiopie en 1936, condamnée par la Société des Nations, il s’est rapproché d'Hitler. Il s’est engagé dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés du Reich. Il a envoyé des troupes en Espagne et a adopté des lois racistes contre les Juifs.

La chute du Duce

Mais si la Première Guerre mondiale l’a hissé au sommet, la Seconde a provoqué sa chute. L’alliance avec Hitler a plongé l’Italie dans le chaos. Après la défaite allemande, Mussolini a tenté de fuir à Milan pour négocier avec les Alliés. Le 25 avril 1945, aux côtés de Clara Petacci, sa jeune maîtresse, il a tenté de gagner la Suisse déguisé en soldat nazi. Mais des partisans l'ont intercepté près du lac de Côme.

Reconnu malgré ses lunettes noires, il a été capturé, jugé sommairement, puis abattu par des résistants, tout comme Clara Petacci. Leurs corps ont été exposés en place publique à Milan, mutilés puis pendus par les pieds à une poutre d’une station-service.

Enterré dans une fosse commune, le corps de Mussolini a été exhumé par des fascistes et caché pendant 12 ans dans une caisse. Il a finalement été restitué à sa famille. Il repose, aujourd'hui, dans son village natal.

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