Ces derniers jours, les réseaux sociaux ont permis de relayer en masse les images de pillages et de violences contre la police lors des émeutes. Instagram, Facebook, Twitter, TikTok et Snapchat sont très utilisés par la jeunesse, mais ce sont surtout ces deux plateformes que le gouvernement accuse de participer à une certaine banalisation de la violence.
Il est reproché aux vidéos postées sur TikTok d'emprunter souvent un ton un railleur, ainsi que de nombreuses images des pillages, d'attaques contre des lieux publics, parfois filmés avec fierté. Les auteurs des vidéos se moquent souvent de la police et pourraient inciter leurs abonnés à les rejoindre pour participer aux émeutes.
Pour Snapchat, on retrouve également une mise en scène de la violence. De surcroît, cette application possède une fonctionnalité décriée, la "snap map", une carte interactive qui indique en temps réel les lieux d'où étaient postées le plus de vidéos. Lors des émeutes, les casseurs pouvaient ainsi identifier facilement les points chauds, incitant certains à rejoindre le mouvement.
L'exécutif veut donc montrer les muscles et s'adresse d'abord aux jeunes, qui se sentiraient protégés derrière des pseudos anonymes. Toutefois, suspendre un profil nécessite un parcours du combattant pour la police, qui doit solliciter la justice pour obtenir une réquisition judiciaire grâce à laquelle elle peut contacter le réseau social pour lui signaler la présence d'un contenu illicite et lui demander l'adresse IP de la personne qui a posté la vidéo. Cette adresse IP permet à la police d'identifier les auteurs de vidéos, cachés derrière des pseudos anonymes.
Procédure extrêmement fastidieuse et chronophage, si les plateformes coopèrent, l'opération peut aussi se dérouler très vite. Par exemple, le 27 juin dernier, un jeune a posté une vidéo sur Snapchat dans laquelle il indiquait le nom du policier qui a tué sur Nahel et l'adresse de son domicile. Le post a été supprimé en moins d'une journée.
Toutefois, les réseaux sociaux ne sont pas toujours aussi réactifs. Leurs sièges sont quasiment tous situés à l'étranger, donc les plateformes ne sont pas obligées d'accepter les demandes des autorités françaises. Pour faire face à ce problème de géométrie variable, les représentants de ces entreprises ont été convoqués ce 7 juillet au ministère de l'Intérieur, car l'exécutif leur demande plus de réactivité quand les autorités les sollicitent.
Plusieurs politiques réclament plus sévèrement de "couper l'accès aux réseaux sociaux" en cas de crise, comme l'a évoqué Emmanuel Macron. En théorie, il serait effectivement possible de bloquer temporairement ou totalement les réseaux sociaux. Cette mesure drastique a déjà été mise en place dans certains pays comme la Chine, la Russie, l'Iran, la Turquie. Des pays démocratiques ne reposant pas sur une démocratie solide, donc.
En France, cela pourrait être assimilé à de la censure et enverrait un terrible signal à la population. Enfin, une loi serait nécessaire pour permettre à l'État de bloquer l'accès à un réseau social. Une loi qui aurait peu de chance d'être validée par le Conseil constitutionnel, au nom de la liberté d'expression.
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