Cette semaine, les urologues sensibilisent le grand public à l’hyperactivité vésicale. Sous ce terme compliqué, il s’agit d’une pathologie courante. C’est le fait d’avoir des envies soudaines, impérieuses et irrépressibles de faire pipi. Ces envies pressantes touchent 15% de la population. Et contrairement à une idée reçue, cela concerne autant les hommes que les femmes, et à tout âge.
Ce trouble est encore tabou. C’est pourquoi l’association française d’urologie lance une campagne, intitulée Envies fréquentes ? Envies urgentes ? Ne laissez plus votre vessie diriger votre journée, pour inciter les personnes à consulter et à ne pas rester avec ce problème qui rend la vie quotidienne pas facile.
"Dans la très grande majorité des cas, on ne retrouve pas de cause", explique la professeure Véronique Phé, urologue à l’hôpital Tenon, à Paris. Normalement, l’envie d’uriner survient lorsque la vessie se remplit. Mais en cas de vessie hyperactive, elle se contracte même lorsqu’elle est peu remplie. D’où les mictions qui peuvent être plus fréquentes, très souvent avec de petits volumes. Ce trouble s’accompagne aussi souvent de fuites urinaires, car les envies peuvent être incontrôlables.
Oui, après avoir vérifié qu’il n’y a pas de maladie, neurologique ou autre, qui pourrait expliquer ces envies urgentes, l’urologue va d’abord conseiller certaines règles d’hygiène de vie, comme éviter de boire trop de thé ou de café qui sont excitantes pour la vessie, réduire sa consommation de liquides - boissons, soupes…- passé 18 heures pour ne pas être obligé de se lever trop de fois la nuit.
Ensuite, il faut savoir qu’il existe plusieurs types de traitements : des médicaments qui permettent de diminuer les besoins urgents. Ils peuvent être associés, si besoin est, à de la rééducation du périnée chez un kiné pour renforcer les muscles du périnée, savoir bien les contracter, et ainsi apprendre à différer les besoins urgents. Une technique inspirée de la médecine traditionnelle chinoise peut également être proposée. "Il s’agit de stimuler le nerf tibial au niveau de la cheville. Ce nerf est relié à ceux qui commandent le système urinaire en bas du dos, explique l’urologue. En le stimulant chaque jour pendant au moins un quart d’heure avec deux électrodes reliées à un appareil d’électrostimulation qui délivre des impulsions électriques, les envies d’uriner s’espacent et deviennent moins pressantes. Le traitement qu’on peut faire à domicile est préconisé trois mois, puis est à adapter en fonction des résultats. Il est efficace dans 70% des cas, mais comme il faut le faire tous les jours, il peut être contraignant pour les patients."
Autre option possible : on peut aussi recourir à des injections de Botox, le même produit qu’on utilise pour effacer les rides. La toxine botulique est injectée pour détendre le muscle de la vessie, faire en sorte qu’il se contracte moins fort et moins souvent, ce qui diminue les envies pressantes d’uriner. Les injections doivent être répétées environ tous les six mois.
Enfin, si les patients ne répondent pas à ces traitements, on peut implanter, sous anesthésie locale ou générale, l’équivalent d’un pacemaker pour la vessie, en bas de la colonne vertébrale. Ce dispositif stimule les nerfs du dos qui commandent le système urinaire et permet de reprendre le contrôle de sa vessie, souligne la spécialiste. Ce traitement est efficace dans 70% des cas, et il est réversible.
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