Quand est-il recommandé de la prendre soi-même, chez soi ? Votre médecin peut vous demander de prendre votre tension chez vous dans deux situations : après avoir relevé une tension anormale au cabinet pour savoir si vous souffrez ou non d’une hypertension permanente ou pour suivre l’efficacité du traitement qu’il vous a donné.
L’hypertension est sournoise, car la plupart du temps sans symptômes. Pour cette raison, le Pr Claire Mounier-Véhier, cardiologue et médecin vasculaire, à qui j’ai demandé conseil, encourage aussi à se dépister soi-même. Selon elle, on pourrait le faire 2 fois par an, à partir de 45 ans quand on est un homme, et à partir de 50 ans quand on est une femme.
Avec l’âge, l’hypertension est, en effet, plus fréquente. Elle touche un adulte sur trois, dont la moitié qui l’ignore. Non traitée, c’est le plus gros déclencheur d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus.
Mais pourquoi prendre sa tension soi-même ? Eh bien, parce que cela permet d’éviter l’effet blouse blanche. Un rendez-vous médical provoque du stress chez beaucoup de personnes et cela peut faire monter leur tension, alors qu’elle est normale par ailleurs. L’automesure a donc l’avantage d’être plus fiable car on peut la faire tranquillement chez soi.
La tension, c’est la pression exercée par le sang sur la paroi des artères. Quand le cœur se contracte et éjecte le sang, elle est à son maximum. C’est la pression systolique, cela correspond au chiffre le plus élevé sur le tensiomètre. Quand le cœur se relâche pour se remplir à nouveau de sang, elle est à son minimum. C’est la pression diastolique, et cela correspond au chiffre le plus bas du tensiomètre.
La tension idéale est de 12/8. Sur les tensiomètres, elle est exprimée en millimètres de mercure : soit 120/80. On est hypertendu quand elle est supérieure ou égale à 14/9 chez le médecin et à 13,5/ 8,5 chez soi.
Pour prendre sa tension chez soi, il faut acquérir un tensiomètre. Il y a deux types de modèles : les appareils que l’on met au poignet et ceux que l’on met autour du bras avec un brassard. L’appareil le plus fiable, c’est le tensiomètre muni d’un brassard. Il permet une mesure plus précise.
Pour en choisir un de bonne qualité, demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien. Et si vous l’achetez en grande surface ou sur Internet, il doit comporter le marquage CE et être homologué par l’Agence nationale de sécurité du médicament ou par une société savante spécialisée dans l’hypertension. Ils coûtent pour la plupart entre 40 et 60 euros.
Ensuite, on applique la règle des trois, c’est-à-dire effectuer trois mesures, le matin, avant son petit-déjeuner, en position assise, et avant d’avoir pris ses médicaments si on est déjà sous traitement, puis trois mesures le soir avant de se coucher (chacune espacée d’une minute) pendant trois jours de suite. Ces 18 mesures doivent être réalisées sur le même bras.
Les résultats peuvent être communiqués à son médecin en les notant sur une fiche de relevé de mesure. On peut en trouver une sur le site ameli.fr . La moyenne de ces valeurs permet d’avoir un bon reflet de votre tension.
On prend sa tension au calme après 5 minutes de repos, en position assise sans croiser les jambes, ni parler, ni bouger, ni serrer le poing. On pose le brassard sur son bras nu. Et pour éviter tout mouvement, le mieux, est de placer son avant-bras sur une table ou sur un accoudoir, avec le coude à hauteur du cœur.
Et si les chiffres sont trop élevés, on peut inverser la tendance ? On peut faire descendre sa tension en mangeant moins salé, en modérant sa consommation d’alcool, et en faisant au moins 30 minutes d’activité physique par jour. Dormir suffisamment est également important. Et savez-vous qu’une sieste fait baisser la pression dans tous les sens du terme ? Des études ont montré son efficacité pour abaisser la tension artérielle.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.