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Pilule abortive : de nombreuses pharmacies en rupture de stock, va-t-on vers une pénurie ?

ÉCLAIRAGE- En France, de nombreuses pharmacies ne disposent plus de misoprostol, une molécule utilisée pour les avortements médicamenteux. En cause : des tensions d'approvisionnement, voire des ruptures de stock.

Une boite de comprimés de la pilule abortive RU486.

Crédit : PIERRE VERDY / AFP

Sarra Djeghnoune & AFP

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Alors qu'aux États-Unis la pilule abortive est dans le viseur des conservateurs, en France plusieurs pharmacies sont actuellement touchées par des pénuries de misoprostol, plus particulièrement du Gymiso et du MisoOne qui permettent de provoquer l'expulsion de l'embryon. L'alerte a été donnée par l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds) dans un communiqué du 18 avril 2023

Pour l’heure, les pénuries concernent majoritairement des pharmacies de région parisienne et lilloise où il est presque impossible d’accéder au médicament. "Nous avons reçu récemment de nouveaux témoignages indiquant qu'il (le misoprostol, ndlr) n'est pas disponible non plus en Occitanie ou dans certaines pharmacies parisiennes", a indiqué mardi à l'AFP Pauline Londeix, cofondatrice de cet observatoire.

En mai 2020, le Haut Conseil à l'égalité pointait déjà "un risque d’atteinte aux droits sexuels et reproductifs des femmes". Ces ruptures sont d'autant plus alarmantes que 76 % des IVG ont été réalisées par méthode médicamenteuse en 2021, selon les dernières données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
François Braun, ministre de la Santé et de la prévention, a assuré ce mercredi matin auprès de RMC qu'il n'y avait pas de pénurie sur ce médicament. "L’accès à cette pilule abortive est possible partout. Il y a une tension, mais pas de pénurie", explique-t-il. "Il y a maintenant trois mois de stocks", a-t-il par ailleurs voulu rassurer. 

Des retards de fabrication

L'agence du médicament (ANSM) avait précisé mardi avoir été informée en fin d'année 2022 par Nordic Pharma de retards de fabrication pour sa spécialité Gymiso. "Ce retard a entraîné une perturbation de la couverture des besoins en Gymiso, estimée à hauteur de 20%, qui a conduit à un report d'utilisation vers Misoone auquel est venu s'ajouter un retard d'approvisionnement en matière première pour ce dernier", a-t-elle expliqué. 

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Dans ce contexte, l'agence souligne avoir mis en place un "contingentement" pour gérer au mieux les stocks disponibles, et une interdiction de vente et d'exportation de ces médicaments par les grossistes vers l'étranger dès lors que des risques de tensions étaient identifiés. 

"Ces tensions sont en voie d'être résolues avec la distribution de plusieurs dizaines de milliers de boîtes de Gymiso la semaine dernière et de Misoone à partir de cette semaine", assure désormais l'ANSM. En parallèle, "afin de consolider" les approvisionnements, "une importation de la spécialité Misoone italienne est également en cours".

Un appel à relocaliser la production

"C'est bien que l'Agence du médicament reconnaisse enfin qu'il y a eu un problème ces dernières semaines", a réagi Pauline Londeix de l'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds). "Mais on attend de voir si réellement les pénuries sur ce médicament vont cesser. C'est en tout cas l'exemple de trop qui prouve qu'une ultra concentration du marché peut mettre en péril notre sécurité sanitaire", a-t-elle ajouté.

Son organisation, marquée à gauche, appelle à une relocalisation massive de la production de médicaments en France, estimant que l'éclatement de celle-ci en plusieurs pays contribue aux problèmes d'approvisionnement. 

Au cours des derniers mois, des tensions ont pesé sur les stocks de plusieurs médicaments. Cet hiver plusieurs antibiotiques, dont l'amoxicilline, étaient ainsi en rupture. Début février, le ministre de la Santé François Braun avait promis un retour rapide à la normale et annoncé un plan visant à prévenir toute future crise.

Des figures politiques comme Sandrine Rousseau (EELV) ou Laurence Rossignol (PS) ont demandé au gouvernement d'agir en urgence pour "garantir ce droit des femmes". La semaine dernière, le Planning familial s'était aussi ému de la situation, appelant à des mesures "pour que l'accès à l'IVG ne soit pas restreint". 

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