"Paracétamol challenge" : d'un prétendu défi à un véritable danger, l'alerte de l'agence du médicament

Un jeu dangereux et stupide dont on craignait qu'il se répande sur les réseaux sociaux. Son nom ? Le "paracétamol challenge". Le principe consiste à consommer le plus de paracétamol possible (Doliprane, Dafalgan…) pour tester sa résistance… jusqu'à terminer aux urgences.

Cette pratique qui serait née aux États-Unis en 2023 a fait l'objet d'une importante médiatisation en France au point de susciter une alerte de l'inspection académique du Calvados auprès des parents d'élèves ne semble pourtant pas trouver son origine sur les réseaux sociaux, où en tout cas pas sous la forme des challenges très suivis chez les plus jeunes. 

Le réseau social TikTok signale n'avoir pas trouvé d'éléments prouvant l'existence du "paracétamol challenge" assurant que ses "équipes de sécurité et de protection des utilisateurs ont effectué des recherches sur les contenus publiés sur la plateforme" et "n’ont pas permis de trouver d’élément, de tendance, ou de défi".

Mais depuis l'émergence des premières mises en garde, plusieurs cas d'intoxication au paracétamol ont été repérés chez des jeunes. Le dernier en date remonte au 12 février 2025 : quatre adolescents ont été hospitalisés à Montauban. Ils ont tous reconnu avoir voulu participer à ce concours vraiment idiot aux risques très élevés.

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Selon l'Agence du médicament, cette pratique met gravement en péril la santé. Ces dernières semaines, les centres antipoisons ont reçu de nombreux appels. Certains signalements ont rapporté le cas d'adolescents qui ont consommé jusqu'à 15g de paracétamol (c'est 3 à 4g par jour maximum chez l'adulte).

Appel à la vigilance

Ces adolescents intoxiqués ont parfois fini aux urgences. Le Samu a aussi noté ces dernières semaines une hausse inhabituelle de ces intoxications au paracétamol.

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a rappelé les symptômes d'un surdosage : des vomissements, des douleurs au ventre accompagnés d'une sueur abondante. En cas d'intoxication importante, le paracétamol peut aussi entraîner de graves lésions aux reins, au pancréas, mais surtout au foie. Des lésions qui sont parfois irréversibles, nécessitant une greffe.

L'ANSM a d'ailleurs précisé que la surdose de paracétamol demeure la première cause médicamenteuse de greffe dans le pays. Appelant donc les parents comme les pharmaciens à la vigilance. Car la vente de médicaments, sauf dans de rares exceptions, est interdite aux mineurs.