INVITÉ RTL - Crise des urgences : "Il manque 30% de médecins urgentistes en France", alerte Marc Noizet

Alors que les fermetures de services d'urgences et de Smur ont été récurrentes durant l'été dans l'Hexagone, Marc Noizet, président de Samu Urgences de France, estime que "le manque de médecins est aujourd'hui la clé de la dégradation de l'offre de soins".

Marc Noizet, président de Samu Urgences de France

Crédit : SEBASTIEN BOZON / AFP

CRISE DES URGENCES - Marc Noizet est l'invité de RTL Midi

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Les années se succèdent et le constat est toujours aussi alarmant : Samu Urgences de France alerte sur la "dégradation inexorable" du fonctionnement des services d'urgence. Pour preuve, six services sur dix ont dû fermer au moins une ligne médicale cet été. "Pour accueillir un même nombre de patients, vous avez un médecin de moins lorsqu'il y a une ligne fermée", relève sur RTL Marc Noizet, président de Samu Urgences de France. "La problématique, c'est la source médicale qui est manquante. Il manque à peu près 30% de médecins urgentistes sur le territoire", estime le médecin.

"Un service d'urgences qui accueille 150 patients par jour, généralement il leur faut trois médecins pour fonctionner, cet été il y avait dans certains services un seul médecin pour les accueillir", pointe-t-il du doigt. Avant d'ajouter : "La qualité de la prise en charge n'est évidemment pas la même". "Il y a des tas d'endroits où, malgré tous les efforts qu'on a fait, les ressources qu'on a mobilisé en demandant notamment à des médecins de faire du temps supplémentaire, on n'est pas en capacité de tenir", alerte-t-il également.

"Ce sont les médecins qui sont aujourd'hui la clé de cette dégradation de l'offre de soins. Il faut une dizaine d'années pour former un médecin et c'est donc quelque chose qui ne verra pas d'issue avant de nombreuses années", alarme Marc Noizet. "Samu Urgences de France demande depuis trois ans que des mesures soient prises pour sortir de cette spirale", regrette-t-il.

De nombreuses structures toujours en difficulté

Si l'été est une période critique pour les urgences de l'Hexagone, en raison notamment des congés pris par les médecins, la situation n'est "absolument pas résolue à la mi-septembre, souligne le président de Samu Urgences de France. "En septembre, il y a encore de très nombreuses structures qui sont tout autant en difficulté", affirme-t-il.

"Les ressources qui ont été mobilisées pour les Jeux olympiques sont des ressources qui ont été faites sur du temps personnel des médecins et n'ont absolument pas aggraver la problématique", explique Marc Noizet.

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