La maladie d'Alzheimer touche quelque 900.000 Français. Elle provoque des pertes de mémoires et complique extrêmement la vie des personnes atteintes. Il n’est jamais facile de trouver le comportement adéquat en présence d’un proche que l’on a connu en forme, actif, bien portant, ayant les idées bien en place et qui, du jour au lendemain ou presque, change à cause de la maladie. On peut être tenté de trop en faire ou, à l’inverse, parce que c’est épuisant, de ne pas en faire assez. Moyennant quoi, on pénalise l’autre et on se punit soi-même.
Pour adopter un bon comportement, il est impératif de ne
jamais se mettre en colère.
Devoir répéter la même chose des dizaines de fois ou
jouer les voitures balais parce qu’un proche sème tout sur son passage, peut finir par taper sur les nerfs. Mais il faut avoir la force de se maîtriser.
On est jamais aussi efficace et pertinent que quand on prend la peine de se mettre à la place de l’autre. Et l’autre, en l’occurrence, c’est un proche qui, même s’il ou n’a plus toute sa tête, se rend bien compte que quelque chose ne va pas. Dans ce contexte, l’agressivité ne fait qu’accentuer un repli sur soi qui, lui, ne fera que profiter à la maladie.
Tout ce qui incitera le patient à sentir qu’il fait pleinement partie de votre vie ou de la famille est à privilégier. Le patient doit sentir que sa place est là où il se trouve, parmi vous. Il faut donc lui parler comme vous le faisiez avant que ne surgisse la maladie. Le patient est un adulte, il reste adulte, ne lui parlez pas comme vous le feriez à un enfant parce que c’est humiliant et contre-productif. Par ailleurs, ne jamais faire l’économie d’un geste bienveillant ou d’une parole tendre. Ne jamais évoquer la maladie au téléphone ou avec un tierce personne en sa présence.
Il faut aussi savoir anticiper certaines situations. Imaginons que le patient doive se préparer pour sortir. Si vous lui dites à 10 heures du matin : "N’oublie pas qu’on doit aller chez le médecin cet après-midi", le moment venu, il aura oublié. Rien ne sera prêt et vous serez agacé. La bonne chose à faire c’est de rappeler les choses juste avant l’échéance.
Autre exemple, un ami débarque à la maison. Le patient risque d’avoir du mal à se rappeler son nom. Pour éviter de le mettre dans l’embarras, vous le prévenez : "Tiens voilà Untel, le fils de Truc ou de Bidule". Toutes les infos que vous donnez au dernier moment aident la personne dont la mémoire s’effiloche à avoir la bonne réaction.
Le paradoxe veut que les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer soient capables de fouiller dans leur mémoire ancienne. Lorsque vous l'entendez radoter, ne relevez pas. Une personne qui raconte de vieux souvenirs, c’est une personne qui retrouve de l’assurance, de l’estime de soi, parce qu’elle s’ancre dans une époque où elle était en pleine possession de ses moyens.
Son récit est alors plus fluide, ça lui procure du plaisir. Donc même si c’est la 800ème fois que vous entendez l’histoire du grand-oncle Charly qui a renversé le gâteau d’anniversaire en 1952 et qui s’est fait engueuler par la grand-tante Gertrude, vous devez prendre le temps de l’écouter et de rigoler.
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