Pour les femmes enceintes, il vaut mieux éviter certaines infections, à commencer par celle du cytomégalovirus. Comme son nom l’indique, il s'agit d'un virus, qui nous est d’ailleurs assez familier parce que la moitié de la population adulte a déjà eu affaire à lui sans s’en apercevoir. Mais quand le cytomégalovirus touche une femme enceinte, là, il peut faire des dégâts.
Le risque est pour l’enfant. Le cytomégalovirus peut être fatal au fœtus ou être à l’origine de problèmes neurologiques, ou de surdité, ou de cécité, ou encore générer des troubles moteurs.
Les cas sont rares. Les lésions graves représentent une cinquantaine de cas chaque année en France. C’est peu, mais c’est évidemment trop, si bien que je ne saurais trop vous conseiller d’anticiper pour tout simplement éviter d’être infectées.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des gestes simples à faire et à éviter pour être à l’abri. Partant du principe que le cytomégalovirus se transmet le plus souvent par contact avec les jeunes enfants, et qu’on le trouve dans les sécrétions corporelles, vous devez, si vous êtes enceinte, limiter la promiscuité avec les plus petits.
Si, enceinte, vous avez déjà des enfants, il existe une demi-douzaine de commandements à suivre.
1. Je n’embrasse pas mes enfants sur la bouche.
2. J’évite d’être en contact avec les larmes de mon enfant.
3. Je ne partage pas mes couverts avec mes enfants.
4. Je n’utilise pas la même serviette de bain que mes enfants.
5. Je me lave les mains avec du savon après avoir mouché mon enfant.
6. Je me lave aussi les mains après avoir changé les couches.
Ces mesures peuvent paraître basiques, et objectivement, elles le sont. Mais leur simplicité n’a d’égale que l’ignorance du grand public face au cytomégalovirus. Selon une étude du Haut Conseil de la Santé Publique, 15 à 40% des femmes seulement en ont entendu parler. Une fourchette large, car le pourcentage varie en fonction des milieux et des lieux où a été menée l’enquête.
Déjà avoir été infecté ne protège pas, ou en tout cas pas complètement. Il peut y avoir un début d’immunité, mais ce sera toujours partiel.
Dans l’absolu, il est possible de se faire dépister, mais le Haut Conseil de la Santé Publique estime que le dépistage systématique chez les femmes enceintes ou les nouveaux nés ne sert à rien.
Et c’est logique : il n’existe pas de vaccin ou de traitement pour faire la peau au cytomégalovirus. On en revient donc aux gestes barrières énoncés plus haut : ils constituent votre meilleure assurance.