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L'épidémie de grippe s'installe en France : faut-il craindre le nouveau variant K ?

L'épidémie saisonnière de grippe a gagné presque toute la métropole française, selon le bilan publié ce mercredi 10 décembre par l'agence de santé publique. Un variant du virus A(H3N2) est particulièrement présent.

Chez les personnes en bonne santé habituelle, la guérison de la grippe se fait en une semaine.

Crédit : ROB ENGELAAR / ANP MAG / ANP via AFP

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La grippe touche désormais tout l'Hexagone. L'épidémie s'est installée sur le territoire depuis le début du mois de décembre, sauf la Corse, qui devrait bientôt suivre, selon un bilan publié ce mercredi 10 décembre par l'agence de santé publique. La semaine dernière, achevée le 7 décembre, a vu la "poursuite de l'augmentation des indicateurs grippe dans toutes les classes d'âge", résume Santé publique France dans son bulletin. Outre-mer, Mayotte reste frappée par l'épidémie et la Guyane passe en stade pré-épidémique.

La dynamique de l'épidémie est pour l'heure "comparable" à celle de l'an dernier à la même période, alors que la saison 2024/2025 avait été marquée par une flambée particulièrement précoce et sévère, causant plus de 17.000 décès. En moyenne, l'épidémie cause autour de 10.000 morts chaque année.

Fin novembre, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies avait alerté sur une saison grippale précoce cette année. "Les cas de grippe sont détectés beaucoup plus tôt que d’habitude dans les pays de l’Union européenne et de l’Espace économique européen (UE/EEE), soit trois à quatre semaines plus tôt que lors des deux dernières saisons", a souligné l'autorité sanitaire sur son site.

Un variant K en progression

Chaque année, trois types de virus grippaux circulent en France : A (H1N1), A (H3N2) et B. Pour cette saison, c'est la A (H3N2) qui circule beaucoup en raison d'une de ses souches, connu sous le nom de sous-clade K, qui est majoritaire depuis la fin septembre en France, après avoir provoqué une début d'épidémie précoce au Royaume-Uni.

Ce variant "a été détecté sur tous les continents et représente un tiers des séquences A(H3N2) déposées dans le cadre de l'Initiative mondiale pour le partage des données sur la grippe entre mai et novembre 2025 à l'échelle mondiale, et près de la moitié dans l'UE/EEE", indique le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.

"Cette souche a accumulé plusieurs mutations susceptibles d’accroître sa transmissibilité et de permettre un échappement immunitaire partiel, contribuant ainsi à une activité grippale plus précoce et plus étendue dans de nombreuses régions", prévient un communiqué du Réseau mondial de lutte contre les virus.

Ainsi, le vaccin antigrippal, qui ne contient pas cette souche, pourrait être moins efficace. "Cette souche a des mutations pouvant engendrer une baisse de reconnaissance par les anticorps générés par le vaccin cette année", indique Vincent Enouf, responsable adjoint du Centre national de références des virus des infections respiratoire à l’Institut Pasteur, dans les colonnes de Ouest-France.

La vaccination recommandée

"Bien que le vaccin de cette année ne soit pas parfaitement adapté à ce nouveau variant, les données disponibles indiquent qu'il offre néanmoins une protection significative, notamment contre les formes graves et les hospitalisations", nuance le Réseau mondial de lutte contre les virus. Le vaccin reste ainsi la meilleure arme pour se protéger contre la grippe.

La vaccination est gratuite pour les publics à risque : tous les plus de 65 ans, les femmes enceintes, les personnes obèses et de nombreux malades chroniques. Elle l'est aussi pour d'autres catégories, comme la plupart des soignants. Cette année, la campagne de vaccination semble mieux fonctionner qu'un an plus tôt. Le ministère de la Santé a annoncé fin novembre qu'il allait débloquer des stocks de sécurité, certains pharmaciens affirmant être déjà à court de doses.