"L'un des plus grands honneurs de ma vie" : c'est quoi le "Prix de la paix" de la Fifa décerné à Donald Trump lors du tirage au sort de la Coupe du monde 2026 ?

Pouvait-il en être autrement ? Le tirage au sort de la Coupe du monde 2026 organisé ce vendredi 5 décembre au Kennedy Center de Washington, salle de spectacle située à seulement trois kilomètres de la Maison Blanche et dont Donald Trump a pris la tête du conseil d'administration, a vu le président des États-Unis recevoir le tout premier prix de la paix de la Fifa.

"C'est l'un des plus grands honneurs de ma vie", s'est félicité Donald Trump après la remise de la distinction. "Au-delà du prix, nous avons sauvé des millions de vies, a-t-il souligné, évoquant "le Congo" où "plus de 10 millions de personnes ont été tuées" et où "on se dirigeait vers plus de 10 millions de morts en plus", a-t-il estimé. Le locataire de la Maison Blanche a également mentionné "l'Inde, le Pakistan" et "tant de guerres auxquelles on a réussi à mettre fin, parfois même avant qu'elles ne démarrent".

Cette toute nouvelle récompense annuelle, décernée par la Fédération internationale régissant le football, "vise à reconnaître les actions exceptionnelles en faveur de la paix et de l’unité", selon un communiqué de la Fifa.

"Dans un monde de plus en plus instable et divisé, il est essentiel de reconnaître la contribution exceptionnelle de celles et ceux qui œuvrent sans relâche pour mettre fin aux conflits et rassembler les peuples dans un esprit de paix", écrivait Gianni Infantino, le patron de la Fifa le mois dernier. C'est d'ailleurs lui, le nouveau grand ami de Donald Trump, qui lui a remis son dû sur la scène.

Une revanche en mondovision après avoir été boudé pour le prix Nobel de la Paix

Deux mois plus tôt, le jury du prix Nobel de la Paix lui a préféré l'opposante vénézuélienne de Nicolas Maduro, María Corina Machado. Et ce, malgré une campagne médiatique intense de l'homme d'affaires, se targuant d'avoir réglé huit conflits dans le monde depuis son retour au pouvoir (Israël-Hamas, Inde-Pakistan, Israël-Iran, Arménie-Azerbaïdjan, Thaïlande-Cambodge, République démocratique du Congo-Rwanda, mais également Éthiopie-Égypte, Kosovo-Serbie).

Un décompte que l'on peut largement remettre en cause, tant par la réalité des faits, l'implication réelle du milliardaire dans le processus de paix ou bien l'existence même d'un vrai conflit armé.

"Je ne pense pas qu'un seul président ait arrêté une seule guerre. J'en ai arrêté huit en huit mois. Ai-je reçu un prix Nobel ? Non. Vous le croyez?", avait-t-il lancé durant un dîner d'État au sein de la Maison blanche, le 15 octobre dernier.

Toujours est-il qu'avec ce prix de la Fifa reçu en mondovision, Donald Trump - qui avait invité Gianni Infantino au Sommet pour la paix à Gaza de Charm-el-Cheikh en octobre - a obtenu sa revanche, au lendemain d'avoir vu l'Institut américain pour la paix, un organisme qu'il a tenté de démanteler, inscrire son propre nom sur sa façade.