Aujourd’hui, l’hypertension affecte autant les femmes que les hommes. Elles sont même touchées de plus en plus tôt. À force d’adopter les mauvais comportements des hommes, les femmes se retrouvent dans la même situation. Quand on s’alimente de manière déséquilibrée, quand on est sédentaire, quand on fume, quand on est soumis au stress professionnel, ça se retrouve dans les artères. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, que l’on soit un homme ou que l’on soit une femme. Mais je souhaiterais mettre l’accent sur trois contextes à risques, des contextes exclusivement féminins.
Et on commence par la pilule. La contraception hormonale qui contient des œstrogènes de synthèse peut se traduire par une élévation de la pression artérielle. L’impact est limité : ça ne représente pas plus de 2% des cas et ça touche en priorité les femmes qui ont plus de 35 ans, qui sont obèses ou dont l’hypertension est une affaire de famille.
Dans ces cas précis, il faut opter pour un
autre mode de contraception. On a le choix entre un
implant à la progestérone, la pilule microprogestative ou encore
un dispositif intra-utérin, avec ou sans hormones progestatives. Il
faut en parler avec son gynéco ou son médecin traitant.
Le deuxième contexte à risque, c’est celui de la grossesse. 10 à 15% des femmes qui attendent un enfant constatent une augmentation de leur pression artérielle. La raison, on la connaît. C’est le placenta qui s’estime mal irrigué. Il le fait savoir et l’organisme de la future maman rétablit les choses en faisant augmenter la pression artérielle.
Si cela vous est arrivé lors d’une grossesse, vous êtes forcément plus exposée au risque d’hypertension après l’accouchement. Il faut donc vous faire prendre la tension régulièrement. D'ailleurs, la limite à partir de laquelle on considère qu’il y a hypertension artérielle, c’est 14/9. Et c’est la même chose pour les femmes et pour les hommes.
Troisième contexte délicat pour les femmes : le temps de la ménopause. Là, beaucoup de monde est concerné. Après 65 ans, l’hypertension artérielle touche plus de la moitié des femmes. Là encore, on sait pourquoi : les œstrogènes se font rares, les artères se rigidifient, on prend du poids, la concentration de graisse dans le sang augmente.
Il faut bien entendu se
faire suivre par son médecin. D’autant qu’il y a une inégalité
hommes/femmes en cas d’hypertension. Le risque d’avoir un
accident vasculaire cérébral est plus élevé pour la femme
hypertendue que pour l’homme hypertendu.
Sauf cas particulier, il
faut la prendre au moins une fois par an. Je rappelle que
l’hypertension artérielle est une affection cardiovasculaire qui
avance masquée. Elle touche 15 millions de personnes en France, mais
sur ces 15 millions, vous en avez 4 qui ne sont pas au courant de ce
qui leur arrive. Et souvent, elles s’aperçoivent qu’elles sont
prises dans ses filets quand surviennent des complications rénales,
cérébrales ou cardiaques. On se dit alors que c’est dommage de ne
pas être allé aux nouvelles un peu plus tôt.
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