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Démission silencieuse : le "quiet quitting" est-il un bon moyen de préserver sa santé mentale ?

Le "quiet quitting" (en français la démission silencieuse) est une tendance qui fait du bruit sur les réseaux sociaux. Pratiqué par de plus en plus de salariés, ce désengagement professionnel est-il bon ou non pour la santé mentale.

Une réunion de travail (illustration)
Une réunion de travail (illustration)
Crédit : RTL
Démission silencieuse : le "quiet quitting" est-il un bon moyen de préserver sa santé mentale ?
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Aline Perraudin - édité par Julien Doucet
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Le "quiet quitting", ça veut dire "démission tranquille ou silencieuse". Après avoir connu une vague de démissions en masse en début d’année, on assiste à ce phénomène qui amène de plus en plus de salariés à lever le pied et à moins s’investir, souvent après avoir été déçus et démotivés.  Plutôt que de démissionner, ils restent à leur poste, mais font juste le nécessaire. Ils respectent les horaires, réalisent leur travail, mais ils ne vont pas accepter de tâches supplémentaires. En somme, ils ne veulent plus se démener pour leur boulot, ni être corvéables. 
 
Tous les secteurs sont touchés. Ce désengagement professionnel a été popularisé sur la plateforme TikTokCe phénomène semble particulièrement séduire les jeunes générations qui ont une autre approche du travail et qui veulent un meilleur équilibre entre vie pro et vie perso. Mais à tout âge, on peut adopter cette attitude, notamment dans les secteurs où l’on recrute et où le rapport de force devient plus favorable aux salariés. 
Le "quiet quitting" est lié à une baisse de la satisfaction au travail.  Et en France, selon une étude du cabinet de conseil Gallup, seulement 6% des salariés sont engagés au travail. Depuis la crise du Covid, des études montrent que le rapport au travail a changé. Les arbitrages sont maintenant plus en faveur de la vie personnelle que de la vie professionnelle.

Un comportement de fainéant ou une arme pour se préserver ?

Selon Gaël Chatelain-Berry, spécialiste RH et auteur du "manager bienveillant 2.0", c’est bénéfique quand on sait qu’aujourd’hui, il y a 2,5 millions de personnes qui souffrent de burn out en France. C’est ce qu’indique le dernier baromètre du cabinet Empreinte humaine. La détresse psychologique des salariés ne cesse d’augmenter. Pourtant, on n’en parle pas beaucoup car il y a une forme de tabou là-dessus. Alors pour ce spécialiste RH, le "quiet quitting", ce n’est pas un comportement de fainéant, mais bien une arme que le salarié utilise pour se préserver. On peut le voir comme une réponse à la fatigue professionnelle et au stress. C’est plutôt positif du point de vue de l’individu qui cherche ainsi à prendre soin de lui.

Un désinvestissement professionnel sans risque ?

Réduire sa participation au travail au strict minimum peut peut-être priver de choses intéressantes. Cela peut-il pour autant "éteindre" l’enthousiasme ou déprimer ?  
Selon le psychiatre Michel Lejoyeux : "il ne faudrait pas agiter une menace médicale sur ce phénomène qui s’apparente à un comportement d’adaptation." Les "décrocheurs silencieux" ne semblent que répondre à un manque de considération, au non-sens de certaines tâches, et à de mauvaises conditions de travail. Ça ne veut pas dire que cette stratégie convient à tout le monde, ni qu’elle est possible pour tout le monde. Ce n’est pas forcément non plus une solution durable si on est vraiment mécontent de son travail. Cependant, que l’on soit ou non dans la "démission silencieuse", mettre des limites saines au travail ne peut être que bénéfique pour sa santé mentale.  

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