- 22m48s
2 min de lecture
Covid long : le virus persiste dans le cerveau, selon une étude
Une étude récente de l'Institut Pasteur révèle que le virus du Covid-19 peut persister dans le cerveau jusqu'à 80 jours.
Un vaccin contre la Covid-19 (illustration)
Crédit : Andrej Ivanov / AFP
Le Covid long est sous le microscope des chercheurs. Une étude menée par des chercheurs de l'Institut Pasteur sur des hamsters montre que le virus du Covid-19 "infecte le cerveau et persiste jusqu'à 80 jours" dans une partie du cerveau. Cela s'accompagne de signes de "dépression, de troubles de la mémoire et d'anxiété".
L'étude, publiée dans la revue Nature communications le 22 juillet, tend à montrer que le virus "persiste à long terme dans le tronc cérébral et dérègle l'activité des neurones", résument les chercheurs dans un communiqué diffusé mardi 30 juillet.
Cette étude s'ajoute aux travaux de recherche en cours à travers le monde pour comprendre les causes du syndrome post-Covid, aussi appelé Covid long. D'après Santé publique France, ce syndrome touchait 4% de la population adulte française fin 2022. Il se manifeste par une fatigue profonde, des troubles neurologiques, des difficultés respiratoires, des maux de tête, etc.
Une observation sur les hamsters
Ceux-ci ont étudié les effets de l'infection au Covid-19 "au niveau du système nerveux central" de hamsters, "jusqu'à 80 jours après la phase aigüe de l'infection".
Ils ont observé que les "gènes liés au métabolisme et à l'activité des neurones sont déréglés dans le cerveau de ces animaux, de façon semblable à ce qui se passe dans les maladies neurodégénératives" comme la maladie de Parkinson avec une "dérégulation de la voie de la dopamine".
Le virus semble ainsi "avoir un impact sur la production de la dopamine", impliquée dans "la régulation des émotions et de la mémoire", explique l'un des chercheurs, Anthony Coleon, dans le communiqué.
Une "altération de la réponse immunitaire"
Des analyses ont montré que malgré une charge virale basse, le virus pouvait continuer à infecter de nouvelles cellules, semblant indiquer qu'il pourrait persister "à bas bruit" dans le tronc cérébral.
Selon Guilherme Dias de Melo, le principal auteur de l'étude, celle-ci "met en évidence pour la première fois, chez le modèle animal, les conséquences biologiques à long terme" du Covid-19.
Après avoir identifié "une liste de gènes dérégulés à long terme" par le virus, les chercheurs vont poursuivre leurs travaux "afin de comprendre comment l'infection induit la perte de fonction des neurones à dopamine", indique-t-il.
Des chercheurs ont déjà trouvé "des signes de la persistance du virus" du Covid-19 dans l'organisme, "d'altération de la réponse immunitaire et d'une réponse auto-immune", rappelle l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), selon laquelle la pandémie a fait 20 millions de morts dans le monde.
