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Coronavirus : de nouveaux éléments sur l'immunité individuelle

Les fameux cas de réinfection sud-coréens n'en seraient finalement pas. Après vérification de l'OMS, les tests réalisés sur les patients soupçonnés d'être réinfectés étaient ce qu’on appelle des "faux positifs".

Une infirmière ajuste son masque de protection, dans une unité Covid-19, en France.
Une infirmière ajuste son masque de protection, dans une unité Covid-19, en France.
Crédit : Ludovic Marin - AFP
Coronavirus : nouveaux éléments sur l'immunité individuelle, Michel Cymes fait le point
00:03:47
Coronavirus : de nouveaux éléments sur l'immunité individuelle
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Michel Cymes - édité par Marie Gingault

Il pourrait peut-être y avoir de nouveaux éléments concernant l’immunité individuelle des personnes ayant eu la maladie Covid-19. Je dis bien "peut-être" parce que ce satané coronavirus nous a appris qu’il fallait l’aborder avec la plus grande des modesties. En cheminant, on collecte des informations qui parfois se contredisent, demandent vérification, mais qui, toujours, méritent notre attention. 

Lorsque j'ai été questionné il y a quelques jours, sur l’immunité individuelle, j'avais répondu "on ne sait pas". On avait même de gros doutes puisqu’il était question de patients sud-Coréens qui avaient dans un premier temps guéri de la maladie avant de retomber malade, ce qui induisait qu’ils n’étaient pas protégés. Seulement voilà, il s’agissait d’informations venues de Corée, et la Corée c’est à 9.000 kilomètres d’ici, donc pour vérifier les choses, ça n’est pas facile.

Une info ou supposée info qui voyage, c’est une info qui peut muter, un peu comme les virus. C’est ainsi qu’on a appris que les fameux cas de réinfection sud-coréens n’en étaient finalement pas. Mais il a fallu attendre que l’OMS, qui est un peu le juge de paix en ce moment, se mêle de l’affaire pour qu’on sache que les tests réalisés sur les patients supposément réinfectés étaient ce qu’on appelle des "faux positifs".

L'hypothèse de l'immunité collective pourrait être relancée

Je vais schématiser : après une première infection, l’organisme peut contenir des fragments de virus, d'où le terme "positif". Cependant, ces fragments se trouvent dans des cellules mortes, donc non opérationnelles, d’où le terme de "faux". L’expression "faux positif" permet de désigner la nature de ces tests qui nous font croire que vous faites une rechute alors que vous allez bien


Théoriquement, cela pourrait relancer l'hypothèse d'une immunité collective... Mais à la Saint-Glinglin.  D’après les autorités sanitaires, entre 4 et 5 millions de personnes ont eu, à ce jour, la maladie Covid-19. Ça représente environ 6% de la population française ! On est donc loin des 70% nécessaires à une immunité collective. Je pense qu’on aura plus vite fait de trouver un vaccin

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Par ailleurs, l’immunité individuelle est une chose mais je rappelle que la durée de cette immunité en est une autre. Elle dure toute la vie pour une maladie comme la rougeole mais beaucoup moins longtemps pour une grippe par exemple. Et concernant la Covid-19, on se forme sur le tas, au fur et à mesure du déroulement de l’épidémie.

Les anticorps ne sont pas les seuls marqueurs de réponse immunitaire

La seule comparaison dont nous disposons, c’est celle avec les autres coronavirus saisonniers, et cette immunité est en général de quelques mois. Je comprends que tout cela puisse agacer le grand public, mais si les chercheurs font des études aussi longues et poussées, c’est parce que les choses ne sont pas simples.

Par exemple, vous avez des personnes qui ont attrapé la Covid et qui sont officiellement guéries. Quand vous regardez les choses de près, vous vous apercevez qu’elles ne présentent pas d’anticorps ! C’est a priori illogique puisque si vous guérissez, c’est parce que votre système immunitaire a produit des anticorps qui vous ont remis d’aplomb.


Cela signifie que les anticorps ne sont pas les seuls marqueurs de la réponse immunitaire, il y a en a d’autres. Ça multiplie donc les possibilités et leurs combinaisons entre elles. Sans compter que chaque individu, chaque patient, est unique… Certaines personnes se débarrassent de la maladie avec une réponse immunitaire minimum, tandis que d’autres ont besoin de mobiliser toutes leurs capacités de défense, au point d’en ressortir complètement essorées. Et tout cela posera, le moment venu, la question du dosage du vaccin...

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