Le 11 mai restera une date dans l'histoire de notre pays, même si nous sommes loin d'être sortis d'affaire avec le Covid. Cette épidémie laissera des traces, pas seulement dans notre société, mais aussi dans le monde scientifique et particulièrement médical.
En effet avec le coronavirus nous avons tous pris une belle leçon d'humilité. J'ai déjà eu l'occasion de vous dire que les médecins, experts, spécialistes, chercheurs, ont appris à dire publiquement "on ne sait pas", une expression peu utilisée dans un domaine où on nous demande justement de savoir, de répondre.
Et quand au début de l'épidémie on demandait l'avis des experts, ils répondaient. Ils se basaient sur leurs connaissances, leurs expertises et leurs expériences de précédentes épidémies virales, parce que la médecine c'est aussi ça : observer et retenir les leçons de ce qu'on a constaté. On le fait à l'échelle d'une épidémie comme on le fait avec un patient, on l'écoute, on l'examine, on observe et on retient : c'est ce qui fait qu'un médecin se bonifie avec les années.
C'est comme si le virus avait un petit cerveau et qu'il se faisait un malin plaisir de contredire tout ce que nous disions, ou presque. On raconte que les enfants sont des super transmetteurs et représentent le plus grand danger de contagion, conformément aux observations faites avec d'autres virus... Et deux mois plus tard on observe le contraire.
On décrit les symptômes habituels, observés avec les virus respiratoires : toux, maux de tête, courbatures et fièvre, en gros, si vous n'avez pas ces symptômes ce n'est pas le Covid. Deux mois plus tard on apprend que tous les organes peuvent être touchés, qu'on peut perdre l'odorat, avoir des gerçures, que les vaisseaux peuvent se boucher.. Et j'en passe.
Malheureusement les incertitudes sont vraies dans tous les domaines mais aussi valables concernant les traitements. On ne va pas repartir dans une polémique stérile mais quand on affirme haut et fort qu'on a trouvé LE traitement du Covid, et que deux mois ou trois mois plus tard on s'aperçoit que le traitement miracle n'en fait pas, de miracles, on se dit que le virus aime décidément nous montrer qu'on doit rester modeste.
Quand un maire d'une grande ville, quand d'anciens ministres, quand des professeurs de médecine oublient les principes scientifiques pour signer un manifeste, le virus les rappelle à l'ordre, pour leur dire : "Attention. Restez rationnel, sinon vous ne me vaincrez pas".
Cette épidémie est inédite dans notre monde moderne, le virus est un nouveau virus, les scientifiques découvrent ses effets sur l'homme et essaient de s'adapter pour le combattre. Autrement dit, nous avons appris à laisser nos certitudes de côté, appris à ne pas être péremptoire, dogmatique, et ce, dans tous les domaines, y compris en matière de politique sanitaire et de politique tout court, je pense à ceux qui disaient savoir avant tout le monde.
Et si nous avons appris l'humilité, nous devons surtout apprendre une chose de cette épidémie, c'est qu'une fois qu'un virus a commencé à attaquer, il va souvent plus vite que nous, et que le seul moyen de ne pas subir c'est de prévenir. La médecine préventive est la médecine de demain. Cette révolution était déjà en route avant le Covid-19. Cette grave crise sanitaire nous prouve qu'il faut accélérer, et vite.
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