Le sujet de la panne sexuelle peut concerner tous les hommes mais il reste encore tabou. Les personnes concernées ont des difficultés à en parler à un médecin. Ils sont environ un quart à oser consulter. "Il y a toujours de la honte autour des troubles de l’érection. La convenance, c’est encore aujourd’hui de passer sous silence ses défaillances", souligne le Dr André Corman.
La consommation de contenus pornographiques a un impact important. Elle peut mettre la pression et induire une angoisse liée à la performance. Elle peut aussi habituer à un niveau d’excitation intense que l’on ne retrouve pas avec sa ou son partenaire. Cela peut générer des troubles du désir et de l’érection, aujourd’hui plus fréquents chez les hommes plus jeunes.
Une étude Ifop a montré que chez les hommes qui regardent quotidiennement de la pornographie, les troubles de l’érection sont quatre fois plus fréquents que chez ceux qui n’en regardent pas. Les réseaux sociaux n’arrangent pas non plus les choses. Ainsi, les hommes se comparent et s’inquiètent plus facilement.
Dès lors que l’on se met la pression, qu’on pense à l’échec, on alimente une spirale qui conduit à la panne. "Quand l’inquiétude surpasse l’excitation, l’érection [connaît] un bug, surtout si l’homme se focalise sur elle", pointe le sexologue. Mais dans la majorité des cas, il existe des solutions.
Si on arrive à en parler à son médecin, il pourra prescrire du Viagra, du Cialis ou d’autres médicaments de la même famille. Si les résultats de ces traitements sont bons, ils permettent aussi de reprendre confiance et d’avoir de nouveau des initiatives sexuelles.
Ces médicaments marchent aussi quand les pannes sexuelles ont des causes organiques. Dans ces cas-là, il peut être bien de revoir certaines de ses habitudes. Surtout après 50 ans, les problèmes d’érection peuvent être le signe précoce d’un risque accru de pathologies cardiovasculaires et de diabète.
L'intérêt est de taille. Pour avoir une meilleure érection, mais aussi pour être en meilleure santé, il est donc important de manger plus sainement, d’être moins sédentaire, de limiter sa consommation d’alcool et d’essayer d’arrêter de fumer.
Consulter un médecin peut être l’occasion de faire un bilan global. Et pour ceux qui ne souhaitent pas prendre de médicaments par voie orale, un nouveau gel sans ordonnance, Eroxon Stimgel, va être disponible dès le 3 mars en pharmacie et parapharmacie.
Il s’applique juste avant le rapport sexuel et aide à avoir une érection dans les dix minutes. Ses composés entraînent un refroidissement puis un réchauffement progressif, qui favorisent l’afflux de sang dans la verge. Il présente peu d’effets secondaires, mais son prix recommandé est de 28 euros les 4 monodoses, soit 7 euros pour un rapport sexuel. Bien plus cher que les génériques du Viagra ou du Cialis, également non remboursés.
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